L’analogue du GLP-1 (aGLP-1) proposé en comprimé, l'orforglipron d'Eli Lilly, administré chaque jour à des adultes avec obésité et un diabète de type 2, en association avec des modifications de leur mode de vie, entraîne une perte de poids plus importante par rapport au placebo, selon l’essai clinique de phase 3 Attain-2 publié ce 20 novembre dans The Lancet.
Jusqu’à présent, les aGLP-1 sont disponibles sous forme de solutions injectables. Ces traitements, dont font partie les antiobésité Wegovy (Novo Nordisk) ou Mounjaro (Eli Lilly), nécessitent une conservation au froid et peuvent provoquer des douleurs liées à l’injection.
De 5,5 % à 10,5 % de perte de poids
Dans cette étude financée par Eli Lilly, plus de 1 500 adultes avec un indice de masse corporelle (IMC) de 27 kg/m2 ou plus et atteints de diabète de type 2 (taux d’HbA1c de 7 à 10 %) ont été inclus à travers 136 sites dans dix pays. Ils ont reçu soit un comprimé quotidien d'orforglipron, à des dosages de 6 mg (n = 329), 12 mg (n = 332) ou 36 mg (n = 322), ou un placebo (n = 630), ainsi que des conseils visant à suivre un régime alimentaire sain et un niveau d'activité physique d’au moins 150 minutes par semaine. À l’inclusion, le poids moyen était de 101,4 kg, l’IMC de 35,6 kg/m2 et l’HbA1c de 8,05 %.
Après 72 semaines, soit environ 16 mois et demi, des réductions de poids et de taux de sucre dans le sang « significativement plus importantes » par rapport au placebo ont été démontrées avec les trois doses étudiées d'orforglipron, « avec un profil de sécurité similaire à celui des autres agonistes des récepteurs du GLP-1 », conclut l'étude.
Dans le détail, les patients ayant reçu 6 mg d’orforglipron ont affiché une perte de poids moyenne de 5,5 %, ceux ayant reçu 12 mg une perte de 7,8 % et ceux ayant reçu 36 mg une perte de 10,5 %, tandis que le groupe placebo n’a perdu que 2,2 %.
Les effets indésirables étaient similaires à ceux observés avec d'autres médicaments aGLP-1, le plus couramment des nausées, des vomissements, de la constipation ou de la diarrhée survenant principalement lors de l’augmentation progressive des doses.
Pour rappel, les résultats d’Attain 1 (aussi financés par le laboratoire) évaluant l’orforglipron dans l’obésité sans diabète, et publiés en septembre, rapportaient une réduction du poids de 7,5 %, 8,4 % et 11,2 % respectivement aux doses de 6, 12 et 36 mg contre 2,1 % dans le groupe placebo, sachant que tous les patients suivaient en parallèle une prise en charge hygiénodiététique. Auparavant, les résultats de l’essai de phase 3 Achieve-1 (Lilly) avaient montré son efficacité pour la réduction de l’HbA1 et la perte de poids dans le diabète de type 2.
S'il était approuvé par l’agence américaine du médicament (FDA), l’orforglipron pourrait « être disponible en 2026 à un coût nettement inférieur à celui des injectables actuels », ce qui pourrait « favoriser une large prise en charge par les assurances, ouvrant ainsi l’accès au traitement pour tous », a déclaré la Dr Deborah Horn, médecin spécialiste de l'obésité au centre universitaire de la santé UTHealth Houston et principale autrice de l'étude.
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