Halte aux idées reçues. La nouvelle campagne de l’Agence de la biomédecine (ABM), du 15 novembre au 15 janvier 2026, vise à mettre les points sur les i en matière de greffe rénale avec donneur vivant, auprès des professionnels de santé*. « Ces idées fausses peuvent retarder l’information des patients, limiter l’accès à la greffe préemptive et freiner le développement d’un don pourtant très encadré, sécurisé et porteur de meilleurs résultats », indique l’agence dans un communiqué.
En France, plus de 90 000 patients sont actuellement traités pour une insuffisance rénale chronique terminale. Or seulement 3 757 greffes rénales ont été réalisées en 2024, dont 598 grâce à un don du vivant. Parallèlement, le nombre de patients inscrits sur la liste d’attente nationale reste élevé, avec plus de 20 000 personnes.
« Le don de rein à un proche (don du vivant) constitue une voie essentielle à développer : il permet un accès à la greffe plus rapide, parfois avant la dialyse, et offre également de meilleurs résultats avec une survie du greffon accrue », résume l’ABM.
Filiation, compatibilité, immunosuppresseurs, résultats…
1. « Le donneur de rein ne peut être qu’un membre de la famille. » Faux ! Le candidat au don doit être un proche du patient, membre de la famille, conjoint ou ami depuis plus de 2 ans.
2. « Un enfant ne peut pas donner un rein à son parent. » Faux ! Si les enfants mineurs ne peuvent pas être donneurs, un adulte peut donner un rein à son père ou sa mère.
3. « Si on est incompatible avec le patient, on ne peut pas lui donner un rein. » Faux ! En cas d’incompatibilité, il est possible de réaliser soit une greffe à partir d’un don croisé, soit une greffe en don direct (dite incompatible) après des traitements de désensibilisation chez le receveur.
4. « J’ai un diabète récent ou une hypertension traitée, je ne peux pas donner un rein à un proche. » Faux ! Chaque cas est étudié individuellement par l’équipe médicale et l’ensemble des facteurs de risque est analysé au regard de l’âge du donneur.
5. « Certaines religions ne permettent pas le don d’organes. » Faux ! Les principales religions monothéistes se sont prononcées en faveur du don d’organes et de tissus dès lors qu’il s’agit de sauver des vies.
6. « Mon proche ne peut pas me donner un rein car il vit à l’étranger. » Faux ! Cela nécessite seulement une coordination plus complexe ; mais les frais liés au don seront pris en charge ou remboursés par l’établissement de santé.
7. « Je n’aurai pas besoin d’immunosuppresseur si c’est un don de rein de ma famille. » Faux ! Des médicaments immunosuppresseurs restent nécessaires pour éviter le rejet de l’organe, bien que le risque soit généralement plus faible, notamment pour un jumeau homozygote.
8. « Attendre un rein d’un donneur décédé ou d’un donneur vivant prend autant de temps. » Faux ! Alors que les délais d’attente d’un greffon de donneur décédé ne cessent d’augmenter, un patient accède plus rapidement à la greffe avec un don du vivant. Celle-ci est programmée dès que le bilan du donneur est terminé et validé, dans 40 % des cas avant le début de la dialyse pour le receveur.
9. « Recevoir un rein d’un donneur décédé ou d’un donneur vivant donne les mêmes résultats. » Faux ! Les résultats de la greffe sont généralement meilleurs avec un donneur vivant : le greffon est de meilleure qualité, car l’intervalle de temps entre le prélèvement et la greffe est plus court et que le donneur n’a pas eu de séjour en réanimation.
10. « C’est facile pour un patient de demander un don de rein à ses proches. » Faux ! C’est une démarche sensible qui nécessite des discussions respectueuses et sans pression. Le médecin peut accompagner le processus, en rappelant que le don n’affecte pas l’espérance de vie du donneur, qui bénéficie en outre d’un suivi médical annuel.
D’autres contenus sont destinés aux personnes en insuffisance rénale et à leurs proches, comme des vidéos témoignages et contenus pédagogiques diffusés en ligne et dans les services de néphrologie et des centres de dialyse (vidéo animée sur écrans).
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