Le mystère ne peut demeurer sur les cas groupés de naissances d'enfants nés avec des agénésies des membres supérieurs. Les ministres de la Santé et de l'Ecologie ont décidé de lancer de nouvelles investigations dans l'objectif d'avoir enfin des réponses à ces cas de malformations congénitales pour lesquelles aucune explication n'est apportée à ce jour.
« On ne peut pas se satisfaire de dire qu'on n'a pas trouvé de causes. Aussi, nous avons décidé de relancer une enquête » avec l'Anses et Santé publique France pour avoir des regards croisés de médecins et d'experts de l'environnement, a indiqué dimanche 21 octobre Agnès Buzyn au Grand jury RTL-Le Figaro-LCI.
De son côté, François de Rugy, ministre de la Transition écologique a tweeté : « Bébés nés sans bras : s’en remettre à la fatalité n’est pas acceptable ! »
Bébés nés sans bras : s’en remettre à la fatalité n’est pas acceptable ! Nous allons lancer avec @agnesbuzyn une nouvelle enquête de l’@Anses_fr et Santé publique France pour faire toute la lumière sur l’origine de ces malformations.
— François de Rugy (@FdeRugy) 21 octobre 2018
Les explications de Santé publique France ne suffisent pas
Après que le journal Le Monde ait révélé il y a quelques semaines, des cas groupés de naissance d'enfants souffrant d'agénésie des membres supérieurs dans l'Ain, le 04 octobre dernier Santé publique France avait tenu une conférence de presse sur ce sujet.
Le registre des Malformations en Rhône-Alpes (REMERA) avait informé Santé publique France d’une suspicion de 7 cas groupés dans l’Ain, nés entre 2009 et 2014. L'agence nationale avait indiqué que « l’analyse statistique ne met pas en évidence un excès de cas par rapport à la moyenne nationale, et il n'a pas été identifié une exposition commune à la survenue de ces malformations. L’absence d’hypothèse d’une éventuelle cause commune ne permet pas d’orienter des investigations complémentaires ».
Depuis des divergences se sont révélées entre les données avancées par le REMERA et celles de Santé publique France, concernant en particulier des calculs statistiques. Ainsi, les conclusions de Santé publique France ont été contestées par Emmanuelle Amar responsable du REMERA. Et l'annonce d'une nouvelle enquête est « une grande avancée », s'est félicitée Mme Amar auprès de l'AFP.
Un excès de cas en Bretagne et en Loire-Atlantique, mais sans explication
À côté des cas groupés d'enfants porteurs de ces anomalies congénitales survenues dans l'Ain, Santé publique France a aussi mené des investigations dans deux autres régions en raison de signalements similaires : en Loire-Atlantique (3 naissances entre 2007 et 2008) et en Bretagne (4 naissances entre 2011 et 2013), à chaque fois dans un périmètre restreint. Pour ces deux régions, Santé publique France a indiqué que « l’investigation a conclu à un excès de cas. Cependant, aucune exposition commune n’a été identifiée pour les cas groupés de ces 2 régions ».
Si, jusqu'à présent, les agences de santé n'ont pas pu apporter de réponses satisfaisantes à ces cas d'anomalies congénitales, la pression médiatique se poursuit. Et la suspicion de causes environnementales (pesticides) ne fait qu'exacerber les choses.
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