Y a t-il davantage de cancers pédiatriques à Preignac en Gironde et au-delà en zones viticoles ? La question était posée à l’Invs après que le maire de cette petite commune d’Aquitaine se soit inquiété en février 2013 de cas de cancers pédiatriques dans sa commune entre 1999 et 2012. Compte tenu d’épandages de pesticides à proximité d’une école et d’une suspicion d’agrégat spatio-temporel de cancers pédiatriques, l’ARS Aquitaine avait mandaté l’Institut de veille sanitaire (INVS) pour enquêter.
Rendu public récemment, le rapport fait un constat plutôt nuancé. « Au total, 9 cas de cancers pédiatriques ont été enregistrés par les registres de cancer sur la commune et celles limitrophes (5 hémopathies malignes de 1990 à 2012, 2 tumeurs cérébrales, 1 rhabdomyosarcome et 1 neuroblastome de 2000 à 2012), soit un léger excès de cas pour les 14 dernières années (8 observés pour 5,7 attendus), » relèvent ses auteurs. L’Institut observe d’ailleurs que « sur la commune seule, cet excès est faible (4 cas observés pour 0,8 attendu). » Mais au final, estimant que « les méthodes épidémiologiques ne peuvent déterminer si l’excès de cas de cancer, qui reste faible, est lié à un facteur de risque environnemental commun », l’INVS conclut que « la contribution des pesticides au risque cancer ne pouvant être exclue, il a été recommandé de mettre en place des actions visant à diminuer les expositions ainsi qu’une surveillance sanitaire sur la commune. »
Un constat que les médecins de l’association « Alerte des médecins sur les pesticides » jugent suffisamment inquiétant pour ne pas en rester là. Leur chef de file, le généraliste Limougeau, Pierre-Michel Perinaud rappelle que l’exposition aux pesticides est supérieure sur la zone et fait le lien avec une expertise Inserm, « qui qualifie d’élevé, le niveau de preuve scientifique reliant exposition aux pesticides et certains cancers de l’enfant. » Dans ces conditions les animateurs « d’Alerte des Médecins sur les Pesticides » redoutent que l’ARS referme le dossier et la somme de lancer « une étude approfondie et étendue aux autres communes de la zone viticole. » Côté prévention, il faut aussi aller plus loin, selon les médecins : « L’AMLP souhaite également connaître les mesures de protection retenues, limitant le risque d’exposition à la dérive aérienne lors des épandages de pesticides, non seulement sur la commune de Preignac mais sur l’ensemble des communes relevant de la même problématique, » insiste le Dr Périnaud.
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