Malgré les quolibets de ses confrères qui lui reprochent de « déshonorer le corps médical en devenant photographe », Antoine Béclère crée en janvier 1897 le premier laboratoire de radiologie français à l’hôpital Tenon dont il vient d’être nommé chef de service. Depuis la publication, le 28 décembre 1895, de la découverte des rayons X par Röntgen, le médecin des hôpitaux de Paris qui, jusque-là, s’est consacré à l’infectiologie et à l’immunologie, se passionne pour cette nouvelle méthode d’investigation. Ainsi, au cours de l'été 1896, Antoine Béclère fait, sur la servante de son ami, le Dr Oudin, le premier dépistage radioscopique de la tuberculose pulmonaire.
Et, alors que Kelsch commence à vulgariser l’usage de la radiologie dans l’armée « pour déceler les lésions ignorées du cœur et des poumons », Béclère a donc, dès sa prise de fonction à l’hôpital Tenon , le 1er janvier 1897, doté à ses frais son service de médecine générale d’une installation radioscopique, première du genre en France. Dès lors tous les patients qui sont hospitalisés à Tenon vont avoir droit à leur radio systématique du thorax pour débusquer les cas de tuberculose.
Faute d’installations suffisantes, Béclère quitte Tenon l’année suivante pour l’hôpital Saint-Antoine où il continuera d’officier jusqu’à la fin de sa carrière et y crée le 1er juillet 1898 le premier centre français de radiologie. Parallèlement, l’électroradiologiste inaugure aussi le premier enseignement jamais fait au monde de radiologie médicale. L’année suivante, il publie « Les Rayons de Roentgen et le diagnostic de la tuberculose ».
« Les rayons X ne trompent jamais »
S’impliquant toujours plus dans la radiologie au fil des ans, Béclère va fonder en 1909, la Société de radiologie médicale de Paris qui deviendra par la suite la Société française de radiologie. Aux ultimes détracteurs de la radiologie, Bèclère explique : « Les rayons X ne se trompent jamais, c'est nous qui nous trompons en interprétant mal leur langage ou en leur demandant plus qu'ils ne peuvent nous donner ». Béclère aura même donné de sa personne puisqu’atteint de radiodermite il dut être amputé de quatre doigts.
[[asset:image:6171 {"mode":"full","align":"","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":[]}]]Pendant la Première Guerre mondiale, Antoine Béclère va diriger le service radiologique des armées et peut y démontrer tous les bienfaits de la radioscopie quand il s’agit de localiser avec précision des éclats d’obus ou des morceaux de shrapnel.
Après avoir pris sa retraite en 1922 Antoine Béclère est élu président de l’Académie de médecine en 1928 avant d’animer en 1929 le 1er Congrès international de radiologie médicale à Paris.
Antoine Béclère est mort en 1939 et, hommage posthume, son nom a été donné à la petite place par laquelle il arrivait chaque jour à l’hôpital Saint-Antoine.
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