Pour atteindre leur cible pulmonaire, les systèmes d'inhalation doivent répondre à certaines contraintes techniques, lesquelles sont amplifiées lorsqu'il s’agit de proposer des combinaisons fixes de deux voire trois molécules. Or des idées fausses entourent certaines propriétés aérodynamiques des systèmes d'inhalation à base de poudre.
Ainsi, ce ne sont pas les particules extrafines qui ont le meilleur dépôt pulmonaire, mais les particules fines. Si, en effet, les particules les plus grosses ont la perdition oropharyngée la plus importante (100 % des particules au-delà de 10 µm, 95 % entre 3 et 5 pour celles dont la densité est élevée), les plus fines (<1/1.5 µm) sont exhalées par la respiration. L'idéal est le recours aux particules entre 1,5 et 5 de densité moyenne. Autre idée fausse, l'impossibilité pendant les crises ou pour des patients très jeunes ou très âgés, d'inhaler via des systèmes à forte résistance interne.
Mais la résistance du système est indispensable pour permettre la désagglomération de la poudre en particules suffisamment petites pour transporter au niveau pulmonaire ; en l’absence de résistance, la déposition se fait surtout au niveau des voies digestives. « L'efficacité du Turbuhaler® a été prouvée aussi bien en traitement de fond que pendant les crises dans l'asthme ou la BPCO », souligne le Pr Pascal Demoly (Montpellier).
Prochain défi : optimiser les combinaisons thérapeutiques
On dispose depuis une dizaine d'années de combinaisons fixes de molécules dans les systèmes inhalés, mais le procédé de fabrication est extrêmement complexe puisqu'il faut notamment que le système permette la délivrance de la dose optimale de chaque composant et que ceux-ci n'interagissent pas dans le système d'inhalation. Il est particulièrement difficile d'obtenir une suspension homogène dans un aérosol pressurisé.Une nouvelle formulation de combinaisons thérapeutiques inhalées a été développée par Pearl Therapeutics® : elle repose sur l'utilisation de particules poreuses en suspension constituées de phospholipides sur lesquelles viennent se fixer les cristaux des différentes substances médicamenteuses, qu'il s'agisse d'une mono- d'une bi- voire d'une trithérapie. La prochaine étape consistera à mettre à disposition des inhalateurs avec systèmes embarqués permettant d'évaluer la compliance. n
D’après une conférence de presse des laboratoires Astra-Zeneca lors de l'ERS 2015 à Amsterdam .
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