Hépatite C

Ces 75 000 séropositifs qui s’ignorent encore

Publié le 05/06/2015
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En dix ans, le nombre de séropositifs au virus de l’hépatite C qui s’ignorent a baissé d’un quart. Pour autant, leur repérage reste une priorité puisque les nouveaux antiviraux promettent leur guérison

Crédit photo : MEHAU KULYK/SPL/PHANIE

Le dépistage des hépatites, notamment celle à virus C, n’a pas fini de faire du bruit. Alors que la semaine dernière, l’AFEF (Association Française pour l’étude du foie) actualisait ses recommandations de traitement par antiviraux directs dans le sens de l’élargissement de leurs indications, le BEH de cette semaine fait le point sur l’état des lieux du dépistage des hépatites en France. Les experts visant l’éradication en France du VHC pour 2025, cet objectif ambitieux ne sera possible que si le repérage des séropositifs qui s’ignorent est effectif.

Un profil qui a changé

Ainsi, en 2014, le nombre de ces adultes est estimé à 75 000 en France, soit un taux en nette diminution de 27 % par rapport à 2004. Ces toutes récentes données révèlent surtout une modification en dix ans du profil des sujets séropositifs. La majorité d’entre eux sont des hommes (59 %), contrairement à 2004. Les 60-80 ans restent la classe d’âge majoritaire (41,2 %) en 2014, avec un poids important des 70-80 ans qui représentent 36,9 % des personnes non diagnostiquées. Si les femmes de moins de 60 ans sont peu nombreuses, les hommes de 18-59 ans représentent 45,4 % de la population non diagnostiquée pour une hépatite C chronique en 2014.

Cette évolution démographique des séropositifs qui s’ignorent conforte la recommandation rendue publique l’an dernier, quasiment jour pour jour, sur la prise en charge des personnes infectées par le virus de l’hépatite B ou C préconisant la réalisation d’un test de dépistage à tous les hommes âgés de 18 à 60 ans, « au moins une fois dans la vie ». Et ce dépistage devait idéalement être associé à celui du VIH et du VHB. Cet avis étant basé sur les similarités du mode de transmission de ces trois virus. « De plus, proposer une stratégie commune aux trois virus, plutôt que trois stratégies différentes, permettrait une meilleure appropriation par les professionnels de santé », précisent les auteurs de l’article. Une bataille est gagnée, mais le combat n’est pas fini.

Dr Linda Sitruk

Source : lequotidiendumedecin.fr