Chikungunya : l’INVS mobilise les professionnels de santé pour éviter une épidémie en métropole

Publié le 23/07/2014

Crédit photo : CDC/PHANIE

« Le défi à relever est d’éviter l’instauration d’un cycle de transmission autochtone du chikungunya en France métropolitaine et au-delà dans d’autres zones en Europe. » L’Institut National de Veille Sanitaire (INVS) prend très au sérieux les risques d’une épidémie de chikungunya dans le sud de l’Hexagone. Après que les autorités sanitaires aient donné l’alerte au début de l’été, l’INVS insiste cette semaine sur cette menace sanitaire dans un article spécial du Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH).

Aucun cas de chikungunya autochtone n’a pourtant été relevé dans l’Hexagone entre le 2 mai et le 4 juillet. Mais à lire le bilan fait par l’INVS, cela tient presque du miracle. « Pendant l’été, toutes les conditions sont réunies pour une transmission autochtone du virus dans certains départements du sud de la France et, dans une moindre mesure, du virus de la dengue », martèle le BEH. Les experts épidémiologistes étayent leurs craintes par la concomitance de deux facteurs. A commencer bien sûr par la présence du vecteur, le moustique tigre Aedes Albopictus, présent désormais dans 18 départements du sud de la France. Et ça ne fait sans doute que commencer, puisque, rappellent les experts, « sa propagation a été constante et rapide au cours des dix dernières années. » La saison est porteuse aussi, puisque l’été dans nos régions correspond à la période d’activité du moustique.

A cela s’ajoute cette année, une hausse très forte du nombre de cas importés. Alors que de 2006 à 2013, 2 à 6 cas de chikungunya étaient diagnostiqués chaque année en métropole, déjà 126 ont été constatés depuis le 1er mai. Dans ces conditions, « la probabilité d’une introduction du virus par des voyageurs venant de zones affectées est grande, », en lien avec l’épidémie qui sévit actuellement aux Antilles, souligne le BEH. « Pendant l’été 2014, un grand nombre de voyageurs en provenance des Antilles va venir en France métropolitaine. Une proportion élevée de ces voyageurs sera en phase virémique au moment de son arrivée, augmentant la probabilité de survenue de cas autochtones de chikungunya dans les départements colonisés, » soulignent les spécialistes de l’INVS.

Selon eux, les professionnels de santé ont un rôle crucial à jouer dans cette hypothèse. Non seulement par le biais de la déclaration obligatoire de cas, mais aussi comme relais d’information à destination du grand public. Et de rappeler la nécessité de recommander, à l’entourage, mais aussi au patient virémique de se protéger contre les piqures de moustique.


Source : lequotidiendumedecin.fr