Non, aujourd'hui, le virus SARS-CoV-2 ne peut pas être considéré comme un « virus respiratoire saisonnier comme un autre (virus grippaux, virus de la bronchiolite, etc.) », indique le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) dans un communiqué daté du 31 mars. La circulation actuelle du SARS-CoV-2 montre que la maladie est en phase endémo-épidémique. Au 30 mars, le taux d’incidence hebdomadaire était en augmentation (80,4 pour 100 000 habitants, + 15 % par rapport à la semaine du 12 au 18 mars). Ce taux est toutefois relativement faible comparé à ce qu’on a déjà connu depuis Omicron, concède l'instance sanitaire.
La semaine dernière, 2 808 nouveaux patients ont été hospitalisés, soit + 5 % comparé à la semaine précédente, parmi eux 54 % étaient hospitalisés pour le traitement du Covid-19.
Rebonds épidémiques liés à la baisse de l'immunité populationnelle
Il existe donc un rebond épidémique qui n’est pas corrélé à l’émergence d’un nouveau variant, indique le Covars. « En revanche, la dérive génétique actuellement progressive de SARS-CoV-2 et la baisse toujours assez rapide de l’immunité populationnelle à distance du dernier rappel notamment chez les personnes âgées ou immunodéprimées entraîne des rebonds environ tous les 3 mois relativement indépendamment des conditions environnementales influençant la transmission saisonnière des virus respiratoires (qui globalement diminue de 40 % de R effectif) ».
Efficacité du Paxlovid confirmée
À côté de l'évolution épidémiologique de la maladie, le communiqué fait part des derniers progrès thérapeutiques. Parmi ceux-ci, une étude en vie réelle parue dans The Lancet Infectious Diseases confirme les effets de l'association nirmatrelvir – ritonavir (Paxlovid) donnée de façon précoce pour prévenir l'aggravation de la maladie chez des patients fragiles (baisse de 90 % d’hospitalisation ou décès), et au-delà de 5 jours de symptômes (réduction de 54 %). Par ailleurs, une méta-analyse regroupant 7 essais cliniques et cumulant plus de 10 000 patients révèle une protection par le remdesivir (Veklury) de la mortalité à 28 jours (- 12 % chez les patients traités) sans signal de toxicité.
Des messages réitérés
Face à cette endémo-épidémie, le comité insiste une nouvelle fois sur l'importance de la primo-vaccination et des rappels (par les vaccins bivalents), pour prévenir des formes graves et de décès liés au virus (avec une efficacité de 80 % à 90 % contre les variants actuels). Cette vaccination reste en partie efficace pour prévenir l'infection et la transmission (30 à 40 % selon les variants).
La Covars adresse différents messages aux autorités, aux personnes à risque, et en particulier aux professionnels de santé. Parmi ces messages, en plus de l'importance d'un schéma vaccinal à jour, du maintien des gestes barrières, du port du masque, en particulier vis-à-vis des patients vulnérables, il est précisé : « L’accès au nirmatrelvir – ritonavir (Paxlovid) doit continuer à être renforcé et donné si possible dans les 5 premiers jours de l’infection. Il est possible de prescrire le traitement conditionnellement à un test secondairement positif dans les délais escomptés ». Par ailleurs, le remdesivir (Veklury) doit être considéré comme une alternative en cas de contre-indication au
Paxlovid, principalement liée à des interactions médicamenteuses.
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