La situation de la flambée épidémique en Chine est particulièrement suivie par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui reproche au pays un manque réel de transparence. « Les chiffres actuels publiés par la Chine sous-représentent l'impact réel de la maladie en termes d'admissions hospitalières, d'admissions dans les soins intensifs et surtout en termes de décès », a déclaré Michael Ryan, chargé de la gestion des situations d'urgence sanitaire à l'OMS, en conférence de presse.
De son côté le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus a déclaré : « Nous continuons à demander à la Chine des données plus rapides, régulières et fiables sur les hospitalisations et les décès, ainsi qu'un séquençage du virus plus complet et en temps réel ».
Dans un tel contexte, l'OMS a réitéré son soutien aux tests Covid sur les voyageurs en provenance de Chine. Tandis qu'à Bruxelles mercredi 4 janvier, les États membres de l'UE sont parvenus à un accord selon lequel les 27 sont « vivement encouragés » à imposer à tous les voyageurs venant de Chine de présenter avant leur départ un test Covid négatif datant de moins de 48 heures. Une disposition adoptée par la France par un décret publié au Journal officiel le 31 décembre et mise en vigueur depuis jeudi 5 janvier jusqu’au 31 janvier.
Des séquençages à la recherche de nouveaux variants
Outre l'appel à tester les voyageurs embarquant en Chine, les Européens sont « encouragés » à compléter ce test par « des tests aléatoires » à l'arrivée en Europe, avec « un séquençage des résultats positifs » afin d'identifier d'éventuels nouveaux variants.
Les pays européens sont également incités à « tester les eaux usées des aéroports accueillant des vols internationaux et celles des avions arrivant de Chine », avec un séquençage génomique. Si les États membres restent libres d'appliquer les recommandations adoptées au niveau de l'UE, « tout le monde comprend bien que si on n'agit pas ensemble, il y aura des trous dans le dispositif », a-t-on pointé à la Commission européenne.
Des données plutôt rassurantes
Un communiqué de l'OMS datant du 4 janvier fait la synthèse des derniers travaux du groupe consultatif technique sur l'évolution des virus (TAG-VE) au sujet des variants du SRAS-CoV-2 et de leurs évolutions se montre pour l'heure assez rassurant. Il indique que des analyses du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) chinois ont montré une forte prédominance de lignées Omicron BA.5.2 et BF.7 parmi les infections récentes. Ces variants connus circulent dans de nombreux autres pays, précise l’OMS qui ajoute qu'à l'heure actuelle, « aucun nouveau variant n'a été signalé par le CDC chinois ».
Par ailleurs, l'instance internationale dit surveiller le sous-variant d'Omicron XBB.1.5, particulièrement transmissible et aujourd'hui détecté dans près de 30 pays, notamment en Europe et aux États-Unis.
Dans son communiqué, l'OMS insiste sur l'importance du partage de données et la transparence : « le TAG-VE réitère le besoin et l'importance d'analyses supplémentaires ainsi que le partage de données de séquençage pour comprendre l'évolution du SRAS-CoV-2 et l'émergence de mutations ou de variants préoccupants ».
De façon globale, la pandémie continue donc à préoccuper l'OMS, avec « plus de 13 millions de cas signalés à l'OMS le mois dernier, et nous savons que c'est une sous-estimation (...) Mais ce qui est plus inquiétant, c'est que nous avons eu une augmentation de 15 % des décès le mois dernier », d'après Maria Van Kerkhove, qui dirige l'équipe technique de l'OMS sur le Covid.
(Avec l'AFP)
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