La fréquence et la diversité des allergènes sont en augmentation. Les causes en sont peu claires, mais il est probable que le rôle joué par la vie moderne soit important. Dans ce contexte, de nombreux allergènes « émergents » apparaissent, soit réellement nouveaux, soit liés à une nouvelle utilisation ou à une utilisation plus fréquente de substances connues. Le Dr Xavier Van Der Brempt (Namur) en a dressé une liste. Parmi eux, les insectes comestibles occupent une place de choix. En Belgique, dix espèces d’insectes ont été récemment autorisées pour l’alimentation humaine et des grandes chaînes de distribution ont déjà mis sur le marché des produits alimentaires à base d’insectes. Ils contiennent des protéines potentiellement allergisantes notamment une tropomyosine et une arginine-kinase pour le ver de farine qui ont démontré une réactivité croisée avec les IgE des sujets allergiques aux acariens et aux crustacés. Des allergies respiratoires au grillon ont également été publiées. L’Anses vient d’ailleurs de recommander « la prudence aux consommateurs présentant des allergies, les insectes et de nombreux arthropodes (acariens, crustacés, mollusques) possédant des allergènes communs ».
Dans le cadre des allergies alimentaires, des cas d’allergie au lait de chèvre ou de brebis sans allergie aux protéines de lait de vache ont été rapportés. Des cas d’allergie au pois blond, commercialisé comme émulsifiant et gélifiant (steak haché, plats cuisinés, produits laitiers, glaces), sans allergies aux petits pois frais, sont signalés depuis quelques années.
Anaphylaxies sévères à la punaise
Pour les allergies aux animaux, des cas d’anaphylaxies sévères nocturnes à la punaise de lit ont été rapportés aux États-Unis et en France. L’allergie au furet est également en augmentation. C’est le troisième animal de compagnie aux États-Unis. Il s’installe lentement en France et peut être responsable d’anaphylaxies sévères.
Les publications d’allergies au cannabis se multiplient depuis dix ans, avec des symptômes souvent sévères, tant par inhalation que par ingestion. Plusieurs équipes ont développé des tests cutanés artisanaux et des
dosages d’IgE pour le cannabis.
Concernant les allergies de contact, il faut mentionner la méthylisothiazolinone, un ancien allergène redevenu émergent. Conservateur dans les cosmétiques pendant les années 1980, elle avait été abandonnée vu
la grande fréquence des allergies de contact. Suite à la diminution de l’utilisation des parabens, elle est
revenue en force et les patchs tests positifs à la MI ont triplé en France entre 2010 et 2012. Enfin, pour les allergies médicamenteuses, cinq cas d’allergie au macrogol (présent dans des laxatifs et dans de nombreux médicaments), ont été déclarés de 2010 à 2012.
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