Les prescriptions de psychotropes pour les enfants et adolescents ont fortement augmenté et concernent des « dizaines de milliers d'enfants », de plus en plus atteints de souffrance psychique et de troubles psychologiques, mais confrontés à des capacités de soin insuffisantes, alerte le Haut conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA). La consommation de psychotropes a doublé en dix ans chez les enfants, souligne le rapport. Un enfant sur 20 serait désormais concerné, relève le Haut Conseil dans un rapport intitulé « Quand les enfants vont mal, comment les aider ? ».
La consommation de psychotropes chez l’enfant et l’adolescent a augmenté de + 49 % pour les antipsychotiques, + 63 % pour les antidépresseurs et de + 155 % pour les hypnotiques et sédatifs entre 2014 et 2021, selon les données collectées par le HCFEA, organisme placé auprès du Premier ministre et chargé de conseiller le gouvernement.
Des prescriptions hors AMM
« Ce phénomène de sur-médication ne concerne pas des cas isolés mais bien des dizaines de milliers d’enfants. Ces niveaux d’augmentation sont sans commune mesure (2 à 20 fois plus élevés) avec ceux observés au niveau de la population générale », indique le rapport qui ajoute : « Les enfants sont nettement plus exposés que les adultes à la souffrance psychique et aux difficultés psychologiques, mais aussi à la médication. L’offre pédiatrique, pédopsychiatrique et médico-sociale est en recul et ne permet plus d’accueillir dans des délais raisonnables (délais d’attente de 6 à 18 mois) les enfants et les familles ». Et faute de soins adaptés, le Haut conseil regrette que le seul recours soit à la prescription de médicaments psychotropes. En outre le rapport du HCFEA souligne qu'une grande partie de ces prescriptions se font hors AMM, ces médicaments n'étant pas conçus pour les enfants.
Le nombre d’enfants en difficulté psychique augmente, d'après le Haut conseil, à la fois faute de soins appropriés, et en raison d'effets comme « la crise sanitaire, la guerre en Ukraine, l'éco-anxiété ». D'où un « effet ciseau » : plus d'enfants en souffrance psychologique et moins de capacités pour les soigner.
(Avec AFP)
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