Infarctus du myocarde des jeunes femmes : en hausse depuis cinq ans

Publié le 09/03/2016
infarctus

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Crédit photo : SPL/PHANIE

L’institut  de veille sanitaire (Invs) vient de consacrer un numéro du BEH  (7-8 mars 2016), à la santé cardiovasculaire des femmes. Selon cet organisme, il « est urgent de bouleverser nos cultures sociétales qui considèrent encore que les femmes jeunes sont protégées des maladies cardiovasculaires par leurs hormones ». En effet, l’épidémiologie des maladies cardio- vasculaires chez la femme et particulièrement, des coronaropathies  est, d’après l’Invs, préoccupante.

L’Institut constate une aggravation significative, sur les cinq dernières années, du nombre d’hospitalisations pour infarctus du myocarde chez les femmes jeunes.  Ainsi la progression de ce nombre d’hospitalisations chez  les femmes de 45 à 54 ans  est passée de +3% par an entre 2002 et 2008 à +4,8% par an entre 2009 et 2013.

Constat tempéré par le fait qu’il est observé  des tendances plus favorables chez les femmes plus  âgées (65 ans et plus). En outre, les taux standardisés de mortalité ont aussi baissé (-31% entre 2002 et 2012 chez les femmes de moins de 65 ans et -55% chez les plus de 65 ans), « ce qui souligne la qualité de la prise en charge médicale de l’IDM en France », pointe l’Invs.

Les causes de cette augmentation des infarctus chez les femmes jeunes, s’expliquent essentiellement, selon l’Institut, par l’évolution de leur mode de vie, avec l’adoption, depuis trente ans, des mêmes comportements à risque que les hommes : tabagisme, stress, sédentarité, mauvaises habitudes alimentaires, et, plus récemment l’alcool.

Au delà, les femmes connaissent également une exposition à des facteurs hormonaux spécifiques tout au long de leur vie (grossesse, ménopause, contraception).

La prise en charge est aussi compliquée par le fait que la pathologie coronaire admet chez les femmes  des particularités physiologiques et des  symptômes atypiques

Cette prise en charge,  constate l’Invs  est moins bonne que chez les hommes : le dépistage est plus tardif ou incomplet, le délai avant l’appel du 15 est plus important, les femmes hésitant d’avantage à appeler le Samu,  On note de plus une insuffisance  de prescription des traitements médicamenteux lors d’épisodes cardiovasculaires. L’Invs, devant ce constat, préconise le développement de vastes campagnes d’information et de prévention, visant à combattre les idées reçues sur les femmes et le risque cardiovasculaire.   

Dr Alain Dorra

Source : lequotidiendumedecin.fr