HISTOIRE NATURELLE
› Les déviations dans le plan sagittal d’un orteil surviennent surtout dans les surcharges mécaniques d’un ou plusieurs rayons de l’avant-pied. La mise en tension des structures tendino-musculaires plantaires provoque une griffe, dite fonctionnelle, qui soulève la tête métatarsienne et donc diminue la pression à son niveau (voir figure 1). Le plus souvent la phalange intermédiaire (P2) se positionne en flexion par rapport à la phalange proximale ) ; on parle alors de griffe proximale ou d’orteil en marteau.
[[asset:image:4531 {"mode":"small","align":"center","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":["La griffe d\u0027orteil est secondaire \u00e0 la mise en tension des tendons plantaires, ce qui provoque une ascension dynamique de la t\u00eate m\u00e9tatarsienne. Cor dorsal en regard de l\u0027articulation interphalangienne proximale. "]}]]
› Ce mécanisme s’observe, à plus ou moins long terme, dans tous les pieds creux et lors d’une insuffisance fonctionnelle d’un rayon (métatarsien et phalanges adjacentes). Il faut parfois évoquer une origine neurologique par dominance des extenseurs d’orteil sur les fléchisseurs, en particulier dans le pied équin ; la griffe est plus volontiers totale (figure 2).
[[asset:image:4536 {"mode":"small","align":"center","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":["Griffe totale des petits orteils caract\u00e9ristique d\u0027un pied neurologique "]}]]
Plus rarement, il s’agit d’un orteil qui se replie car trop long par rapport à la place disponible dans la chaussure ; l’orteil se replie en griffe proximale (figure 3) ou distale, limitée à une flexion de la phalange distale (figure 3) sur l’intermédiaire (figure 2).
CONSÉQUENCES CLINIQUES
Tant que la griffe reste fonctionnelle, avec la persistance d’un appui pulpaire, seul un cor dorsal peut apparaître et devenir douloureux lors de la marche pied chaussé (figure 4).
[[asset:image:4546 {"mode":"small","align":"center","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":["avant-pied large avec saillie de la premi\u00e8re t\u00eate m\u00e9tatarsienne (hallux valgus) et de la cinqui\u00e8me t\u00eate (quintus varus). Dans une chaussure standar, le premier rayon trop comprim\u00e9 fonctionne mal (insuffisance fonctionnelle), ce qui provoque une surcharge du deuxi\u00e8me rayon, un deuxi\u00e8me orteil en marteau et un cor dorsal en regard de l\u0027IPP. "]}]]
Il s’associe parfois à un cor pulpaire (figure 5) qui peut être hyperalgique. Avec le temps, les structures molles se rétractent et perdent de la fonction ; un durillon de surcharge plantaire apparaît (figure 5).
Progressivement, l’orteil en griffe perd tout appui pulpaire et se subluxe en dorsal par rapport à la tête métatarsienne correspondante. Il finit parfois par se luxer complètement, sans traumatisme, en particulier pour le deuxième orteil dans le cas d’une insuffisance fonctionnelle du 1er rayon (hallux valgus, surtout après une intervention) (figure 6).
La chirurgie de l’avant-pied favorise l’apparition des griffes d’orteils si elle nuit au travail fonctionnel d’un ou plusieurs orteils (figure 7).
TRAITEMENT ANTALGIQUE ET PRÉVENTIF DE LA LUXATION.
› Dans la première phase, le traitement antalgique d’un cor dorsal sur un orteil en griffe peut se limiter à une chaussure ayant une semelle de type caoutchouc et une tige suffisamment haute en regard des orteils pour éviter tout conflit dorsal à la marche. Dans un second temps, en cas de persistance des douleurs et pour réduire le risque de luxation, il faut prescrire une orthèse plantaire de décharge du métatarse et/ou une orthoplastie (figure 8).
› Ces orthèses prennent de la place et justifient souvent la prescription associée d’une chaussure thérapeutique de série pour avant-pied volumineux. Ces orthèses, exceptée l’orthoplastie, sont prises en charge par les organismes sociaux, sur prescription médicale sur une ordonnance indépendante et si elles sont délivrées par un orthésiste agréé. Le remboursement n’est que forfaitaire, à 60% ou 100% selon le statut du patient et de sa pathologie.
› Il existe quelques gestes chirurgicaux pour traiter une griffe d’orteil. Malheureusement, l’expérience montre que l’orteil opéré a très peu de chance de redevenir fonctionnel. S’il devient raide ou trop souple, il entraîne l’apparition d’un syndrome capitométatarsien par surcharge de pression sur le rayon opéré ou l’un des rayons adjacents (figure 7).
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