C’est un effet collatéral du Covid-19 plutôt inattendu : selon les premières tendances observées par Santé publique France (SPF) pour 2020, les infections invasives à méningocoques (IIM) W ont nettement reculé depuis mars avec seulement « 6 cas entre mars et septembre 2020 », indique Anne-Sophie Barret, épidémiologiste à SPF, en charge de la surveillance épidémiologique des infections invasives à méningocoques. Face à ce pathogène à transmission respiratoire, le confinement, le port du masque et les mesures de distanciation auraient donc eu un effet positif.
Une bonne nouvelle, alors que ce sérogroupe particulièrement virulent était en hausse depuis plusieurs années. Selon le bilan annuel qui devait être publié cette fin de semaine, 93 cas ont ainsi été recensés en 2019 contre 62 en 2018. Une progression « liée à l’émergence d’une nouvelle souche apparue en France en 2015-2016 et pour laquelle il n’y avait aucune immunité », explique Anne-Sophie Barret.
Le phénomène est d’autant plus « préoccupant » qu’en parallèle, « on observe une augmentation du nombre de décès liés au W avec une létalité qui atteint 27 % en 2019 contre 7 à 13 % pour les autres sérogroupes ».
Réflexion vaccinale
Suite à la vaccination systématique et à l’obligation vaccinale, les infections invasives à méningo C ont en revanche reculé significativement « puisqu’on est passé de 149 cas en 2017 à 93 en 2018 et 54 en 2019 ». Dans le même temps, les méningites B et Y, et le nombre global d'IMM sont restés stables.
Dans ce contexte, une réflexion est en cours sur la vaccination contre les méningocoques en France. La HAS devrait notamment se pencher sur la place du vaccin tétravalent ACWY. Certains pays, comme le Royaume-Uni ou les Pays-Bas, l’ont déjà systématisé. En France, la question se pose. Mais le coup de frein porté par le Covid-19 à la progression du méningocoque W rebat les cartes. Reste à savoir si cette tendance positive sera durable…
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