Le parcours des personnes âgées en risque de perte d’autonomie (Paerpa) créé en 2014 et expérimenté dans neuf territoires pilotes* n’aurait pas eu d’effets significatifs notamment sur l'hospitalisation des seniors concernés ou leur polymédication, selon une évaluation de l'Irdes.
Il y a un an, la Drees livrait une première évaluation qualitative de l’expérimentation et c’est aujourd’hui au tour de l’Irdes de délivrer un premier bilan quantitatif du dispositif qui vise à maintenir autonomes le plus longtemps possible et dans leur cadre de vie habituel les plus de 75 ans.
L'Irdes a publié les résultats préliminaires de cette évaluation reposant sur les données des années 2015-2016 en s'appuyant sur sept critères : le nombre de journées d’hospitalisation par personne âgée, le taux de réhospitalisation à 30 jours, les hospitalisations non programmées, celles potentiellement évitables, les passages aux urgences non suivis d’hospitalisation, la polymédication et les prescriptions inappropriées.
Pas d'effet au niveau global…
Les conclusions de l’analyse montrent que globalement Paerpa n'a donc pas d'incidence sur ces différents indicateurs. « Le résultat ne nous paraît pas surprenant », souligne l’Irdes. En effet la mise en place des dispositifs s’est faite de manière hétérogène. Dans certains territoires les actions n’ont été effectives qu’à partir de 2016, « avec une montée en charge qui s’étend jusqu’en 2017 », précise le rapport.
... mais du mieux dans quelques territoires
Dans le détail, certains territoires présentent des résultats sur certains critères, notamment ceux sensibles à la mobilisation des acteurs de soins primaires. Ainsi dès 2015 dans les zones de l’expérimentation en Aquitaine et Nord-Pas-de-Calais, on constate une amélioration des indicateurs de polymédication. La Lorraine est le seul territoire où le taux de recours aux urgences non suivis d’hospitalisation subit une évolution favorable. Dans le Midi-Pyrénées et en Bourgogne, Paerpa a eu un impact positif, à partir de 2016, pour réduire les hospitalisations non programmées, mais aussi sur les hospitalisations évitables en Bourgogne. « En revanche, il n’y a pas d’effet visible de Paerpa sur deux indicateurs de recours à l’hôpital (durée cumulée de séjour et réhospitalisation à 30 jours », quel que soit le territoire considéré », note le rapport.
Des résultats à analyser avec prudence
L’Irdes se montre donc prudent sur les conclusions à extraire de ces résultats. Il souhaite les actualiser à partir des données 2017, pour fin 2018. Un travail est également prévu pour évaluer l’effet du dispositif du plan personnalisé de santé (PPS), mis en place dans le cadre de Paerpa. Ceci dit, cette première analyse quantitative montre malgré tout l’hétérogénéité du programme, « appliqué de façon inégale d’un territoire à l’autre ». L’Irdes pointe aussi le manque d’impact sur les indicateurs hospitaliers et questionne donc « l’efficacité des outils mis en place ». « Il serait légitime d’examiner d’autres leviers d’action pour améliorer les pratiques hospitalières et pour faire progresser la coordination ville-hôpital », estime l’Irdes, qui suggère également « d’ajuster les incitations financières à l’hôpital avec les objectifs de réduction des hospitalisations évitables ».
* Aquitaine (Bordeaux), Lorraine (Grand Nancy), Nord-Pas-de-Calais (Valenciennois-Quercitain), Ile-de-France (Nord Parisien), Pays-de-la-Loire (Mayenne), Centre (Sud Est et Indre et Loire), Limousin (sud de la Corrèze : Pays de Brive, Auvézère), Bourgogne (nord de la Bourgogne), Midi-Pyrénées (Haute-Pyrénées). L’expérimentation a été étendue et compte aujourd’hui 16 territoires.
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