La France a confirmé lundi son intention de réduire progressivement l'utilisation agricole de l'herbicide controversé glyphosate. Le Premier ministre Edouard Philippe a en effet demandé lundi aux deux ministères concernés - Agriculture et Transition écologique - de lui présenter "d'ici la fin de l'année" un rapport sur "les conditions d'un plan de sortie" de ce produit. "Compte tenu de l’état de la recherche et des alternatives disponibles pour les agriculteurs", ajoutait le communiqué de Matignon. Le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, est ensuite allé plus loin en affirmant sur BFMTV et RMC que le produit, "ainsi que tous ceux qui lui ressemblent et qui menacent la santé des Français", serait interdit en France "d'ici la fin du quinquennat", soit 2022.
Avant de minimiser ses propos en milieu de journée. "L'objectif est qu'on puisse trouver des produits de substitution d'ici la fin du quinquennat", a ajouté Christophe Castaner, sans donner cette fois de date-butoir pour un retrait.
Entre les deux déclarations du porte-parole du gouvernement, la FNSEA, principal syndicat agricole, avait vivement réagi en affirmant qu'il était "hors de question" que la France prenne une position "unilatérale", différente de ses partenaires européens. Les experts de chaque pays doivent en effet se réunir début octobre à Bruxelles. Faute de majorité qualifiée, un vote sur le glyphosate pourrait être reporté à novembre, sachant que l'autorisation de cette substance expire fin 2017.
De son côté, l'ONG Générations futures, déplorant la "cacophonie au gouvernement" sur la position française sur le glyphosate, a réclamé "un éclaircissement rapide". "Quelle est la position du gouvernement sur un renouvellement du glyphosate pour 10 ans ? On ne sait plus", a aussi questionné la députée européenne écologiste Michèle Rivasi, favorable à une interdiction "partout en Europe".
En France, l'utilisation du glyphosate par les collectivités dans les espaces ouverts au public est interdite depuis le 1er janvier 2017 et son emploi par les particuliers doit être proscrit à partir de 2019. Classé "cancérogène probable" en 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer (OMS) et non cancérogène par deux agences européennes, le glyphosate est très utilisé comme herbicide par les agriculteurs.
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