Une petite étude menée sur 48 patients suggère un lien entre le taux de micro/nanoplastiques dans les plaques d’athérome carotidien et la symptomatologie des patients : il est considérablement plus élevé chez ceux ayant eu des ischémies cérébrales.
Ces résultats préliminaires ont été présentés à l’occasion des sessions scientifiques 2025 de l’American Heart Association (AHA), dédiées aux découvertes en médecine vasculaire. Ils s’inscrivent dans la continuité d’une étude italienne publiée début 2024 dans le New England Journal of Medicine démontrant que la présence de micro- et nanoplastiques dans les plaques d’athérome carotidiennes augmente le risque cardiovasculaire.
Un taux de particules 51 fois plus élevé en cas de symptômes
L’étude américaine a comparé trois groupes de tissus carotidiens : des sains issus de patients décédés, des pathologiques issus de patients ayant eu une endartériectomie carotidienne mais sans symptômes, et d’autres provenant de patients opérés après un accident vasculaire cérébral (AVC), une ischémie cérébrale transitoire ou une perte de vision temporaire (amaurose fugace).
Dans les artères carotidiennes athéromateuses de patients asymptomatiques, le taux de micro- et nanoplastiques était de 895 microgrammes par gramme (mg/g) contre 57 dans les tissus sains à âge similaire, soit 16 fois plus. Ce taux était même 51 fois plus élevé dans le sous-groupe des patients symptomatiques par rapport aux tissus sains.
Les microplastiques pourraient être un facteur de risque modifiable
Les chercheurs ont aussi analysé les signes d’inflammation aiguë en fonction des taux de micro- et nanoplastiques, sans trouver de lien entre les deux. Ils ont toutefois identifié des différences dans l’activité des gènes dans les cellules stabilisatrices de plaque et une réduction de l’activité des gènes anti-inflammatoires des macrophages infiltrés dans les plaques. « Ces découvertes indiquent que les effets des micro- et nanoplastiques dans les dépôts lipidiques sont plus complexes et nuancés qu’une simple inflammation », explique le Dr Ross Clark, chirurgien vasculaire à l’université du Nouveau-Mexique et premier auteur de l’étude. Ainsi, il tempère les conclusions posées par son étude : « Il est important d’étudier ce que ces particules font à nos organismes. Mais nous devons être prudents vis-à-vis de nos résultats. Nous n’allons pas en comprendre pleinement les effets biologiques pendant encore de nombreuses années. »
La Pr Karen L. Furie, vice-présidente du sous-comité scientifique Stroke Brain Health Science de l’AHA et professeure de neurologie à l’université Brown (Rhode Island), commente : « Il s’agit d’une étude particulièrement intéressante et inquiétante. À ce jour, nous n’avions pas considéré que l’exposition aux micro- et nanoparticules de plastiques était un facteur modifiable du risque d’AVC. »
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