La prise d'un traitement hormonal de la ménopause (THM) pendant plus de 10 ans serait associée à une chute des risques de contracter des démences notamment la maladie d’Alzheimer, selon une étude observationnelle de grande échelle réalisé par l’université de l’est de la Finlande et publiée dans Neurology. Apparemment, « cet effet protecteur des thérapies hormonales dépendrait du timing : elles se révéleraient bénéfiques au niveau cognitif si elles sont introduites au début de la ménopause, lorsque les neurones sont toujours sains et effectifs », informe le Dr Bushra Imtiaz, premier auteur de cette étude.
Les femmes sont plus fréquemment touchées par la maladie d’Alzheimer et l’une des explications serait la réduction des taux d’hormones stéroïdes telle que les œstrogènes et la progestérone lors de la ménopause. En effet, les récepteurs aux œstrogènes sont présents dans les zones du cerveau affectées en premier lieu par la maladie d’Alzheimer. Par ailleurs, des travaux sur l’animal ont démontré un effet neuroprotecteur des œstrogènes. Une étude observationnelle américaine publiée dans the Journal of Alzheimer disease en juillet 2016 avait déjà montré que les patchs aux œstrogènes, prescrits dès le début de la ménopause, avaient un effet protecteur contre Alzheimer.
Dans cette étude-ci, les chercheurs ont regardé si une association existait entre les THM, les démences ou le déclin cognitif. Pour cela, ils ont analysé deux études nationales de deux cohortes, ce qui incluait en totalité près de 230 000 Finlandaises. Le suivi moyen dans ces études était de plus de 20 ans.
Un effet protecteur mais seulement si la thérapie commence au début de la ménopause
Les résultats montrent clairement que l’usage sur le long terme de THM était lié à de meilleures performances cognitives en particulier en ce qui concerne la cognition globale et la mémoire épisodique. En revanche, leur emploi à court terme n’était pas associé à une réduction du risque de démence, et même, pour une cohorte, le risque était plus élevé chez les femmes qui ont eu recours tardivement au THM et pendant un court laps de temps. « L’effet protecteur des thérapies hormonales pourrait dépendre de l’état de santé neuronale de départ et pourrait être perdu si celles-ci démarrent des années après le début de la ménopause », conclut le Dr Imtiaz.
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