Le débat sur les effet secondaires des statines, voire sur l’inutilité de ces médicaments, induit par les livres des Pr Debré et Even, a –t-il eu une influence sur le comportement des patients vis à vis de leur traitement ?
C’est la question, transposée au Royaume-uni, à laquelle ont voulu répondre des auteurs de la London school of tropical medicine (Liam Smith et coll), au travers d’une étude publiée dans le dernier BMJ. L’essai observationnel a inclus aussi bien des patients prenant des statines pour une pathologie cardiaque existante (prévention secondaire) que d’autres les prenant en raison d’un haut risque de pathologies cardio vasculaire (prévention primaire).
Deux articles avaient été publiés en 2013 au Royaume uni dans le BMJ, remettant en question l’usage étendu des statines aux patients en bonne santé ayant un risque cardio-vasculaire faible. Les auteurs ont calculé combien de patients sous statine âgé de 40 ans et plus, avaient arrêté leur traitement pendant la période de débat médiatique qui avait suivi les articles en question, c’est à dire d’octobre 2013 à mars 2014.
A la suite de cette enquête, il a été estimé que plus de 200 000 patients britanniques avaient stoppé la prise de statines à la suite de la controverse médiatique, ce qui pourrait avoir abouti à une augmentation notable d’accidents cardio vasculaires (de l’ordre de 2000 supplémentaires). Selon le Pr Liam Smith « ces résultats montrent l’impact du traitement médiatique des problèmes médicaux sur le comportement des patients et des médecins ». Pour lui, « les médias ont mis l’accent sur l’avis d’une minorité de personnes concernant les statines et ruiné la confiance du public envers ces molécules, alors que la majorité des experts s’accordent à considérer leur emploi comme positif pour la santé cardio- vasculaire des patients dans leur majorité».
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