« Une recrudescence des infections invasives à méningocoque (IIM) a été observée au cours de la saison 2022-2023 », indique Santé publique France dans un rapport qui fait état de la situation épidémiologique jusqu'au 31 mars dernier, de ce type d'infections. Après une incidence des contaminations à méningocoque qui a diminué en 2020-2021 (années fortes de la pandémie Covid), l'agence s'inquiète d'une fréquence qui a augmenté et restant élevée début 2023, de ces infections invasives.
Hypothèses avancées
Ce rebond des IIM n’est pas surprenant après deux années de faible circulation de ces bactéries, indique l'agence qui avance deux hypothèses pouvant expliquer ce rebond de ces infections à méningocoque : tout d'abord, « un risque d’infection plus élevé qui résulte d’une immunité diminuée dans la population ayant été moins exposée aux méningocoques entre 2020 et 2022 (gestes barrières, distanciation). D'autre part, une saison plus marquée en lien avec l’ampleur des épidémies d’infections virales saisonnières en 2022-2023, en particulier les infections par le virus de la grippe, qui peuvent entraîner un risque d’infection invasive bactérienne (méningocoques, streptocoques) ». À noter que des hypothèses similaires ont été avancées pour expliquer l'augmentation de l'incidence des infections invasives à streptocoque A, en particulier en 2022.
Début 2023, incidence encore élevée des IMM
Dans son rapport, Santé publique France détaille : « un pic d’incidence a été observé en décembre 2022, en particulier au cours de la semaine 52/2022. Ce pic était précoce en comparaison au pic saisonnier relevé lors des saisons pré-pandémiques (pic entre janvier et mars selon les saisons). Au cours du premier trimestre 2023, le nombre de cas d’IIM est resté à un niveau élevé (en particulier en janvier et en mars) par rapport à l’incidence observée sur les mêmes mois au cours des saisons pré-pandémiques ».
L'agence notre par ailleurs des différences selon les territoires en fonction des sérogroupes. Ainsi, des regroupements spatiotemporels d’IIM de type B ont été identifiés en 2022 (dans la région Auvergne Rhône-Alpes, et à Strasbourg). Ce qui a conduit localement à mettre en place des campagnes de vaccination auprès des populations concernées. « Ces situations semblent contenues à ce jour mais elles restent suivies avec attention, explique Santé publique France. Ces phénomènes peuvent survenir de manière aléatoire en lien avec l’émergence et l’implantation locale de certaines souches de méningocoques, ce qui nécessite un suivi très régulier des données épidémiologiques ».
Dans ce contexte, l'instance sanitaire rappelle l'importance de vacciner les nourrissons contre les sérogroupes B et C pour les protéger de ces infections à méningocoque.
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