Après les trois Plans de lutte contre la douleur, entre 1998 et 2010, la prise en charge des patients douloureux chroniques risque d'être progressivement délaissée par nos autorités sanitaires, s'inquiète l'Académie Nationale de Médecine dans un rapport publié le 9 octobre. En effet, sur les 273 structures spécialisées douleur chronique (SDC) réparties sur notre territoire, 16 d'entre elles (13 consultations et 3 centres) risquent de fermer dans un avenir proche, prévient l'Académie. La raison est liée à un problème de démographie médicale, des médecins spécialistes partant à la retraite risquent de ne pouvoir être remplacés. C'est un coup dur pour les patients souffrant de douleurs chroniques... et pour les médecins généralistes qui les orientent volontiers vers ces structures.« Plus d'une fois sur deux, c'est le médecin généraliste qui adresse le malade en SDC notamment pour des lombalgies, des céphalées, des fibromyalgies », indique l'Académie de médecine.
Formation insuffisante
Autre point d'inquiétude : la formation des médecins spécialistes contre la douleur. Jusqu'en 2020, cette formation intitulée « Médecine de la douleur et médecine palliative » était liée à un diplôme d'études spécialisées complémentaires (DESC) de 4 semestres. Il sera remplacé par une « formation spécialisée transversale » (FST) d'une durée de 2 semestres seulement, jugée insuffisante par l'Académie qui espère une révision de ce cursus par les autorisés sanitaires.
L'Académie de médecine insiste sur l'importance de cette problématique de santé publique puisque « près de 20 millions de Français (environ 30 % de la population adulte) souffrent de douleurs chroniques rebelles aux traitements antalgiques conventionnels ».
Déjà l'an passé, le Livre blanc de la douleur 2017 publié par la Société Française d'Étude et de Traitement de la Douleur (SFETD), avait alerté sur les risques d'une moins bonne prise en charge des patients douloureux chroniques.
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque