Après les infirmières espagnoles, américaines et canadiennes, c’est au tour des infirmières françaises d’alerter les pouvoirs publics sur le risque de faille dans les mesures de protection contre le virus Ebola.
Dans un communiqué publié en début de semaine, le Syndicat national des professionnels infirmiers pense qu'en France les personnels de santé infirmiers manquent cruellement d’information de la part du ministère, des Agences Régionales de Santé ou des hôpitaux sur l'attitude à adopter par les professionnels de santé face à ce virus. Une inquiétude bien compréhensible puisqu’en Occident, les premiers cas autochtones d’infection déclarée par le virus Ebola sont le fait de contamination de soignants au chevet de malades mourants rapatriés.
Un contact direct avec les excrétions
Une appréhension que partage le Dr Emmanuel Baron, directeur d’Epicentre, branche épidémiologique de Médecins sans frontières, organisation humanitaire en première ligne dans la lutte contre le virus Ebola en Afrique : « Le personnel soignant est particulièrement exposé en raison même de la voie de contamination, par contact direct avec les excrétions du malade. Plus les malades sont à un stade évolué de leur infection avec vomissements et diarrhées sanglantes, plus ils sont contaminants. Et même si les soignants disposent du matériel de protection adéquat, qu’ils enfilent correctement leurs combinaisons, casques et gants, les protocoles de déshabillage sont longs – quelques dizaines de minutes-, méticuleux et donc difficiles à respecter à la lettre. Or c’est à ce moment-là que le risque de contamination est maximal : les vêtements de protection sont souillés des sécrétions du malade et le soignant expose au fur et à mesure de son déshabillage des parties non protégées de son corps ».
Et c’est aussi le moment où le soignant est le plus fatigué, où il risque de relâcher son attention et, donc, de se contaminer. « Pendant qu’une personne retire ses protections, une autre doit surveiller le strict respect du protocole et l’aider à se désinfecter au fur et à mesure. Le soignant peut aussi être fatigué, stressé. Il est alors très facile de porter une main non désinfectée sur son visage sans s’en rendre compte. » Pour cet expert de MSF, il y a urgence à informer et entraîner correctement le personnel médical et paramédical français, « et aussi les thanatopracteurs qui auront à s’occuper de corps ultra-contaminants ».
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