Ravioles de légumes crus, tarte au citron sans cuisson… Après avoir conquis les États-Unis, la « crusine » tente de conquérir la France à l'occasion du « Salon des allergies alimentaires et des produits sans » qui se tient ce week-end à Paris, porte de Versailles. « Ce n'est pas une mode, c'est plus quelque chose qui est enfin en train d'arriver en France », estime Camila Prioli, créatrice d'une marque de produits crus, Happy crulture, qui a, cette année, un stand dans ce salon.
Le sans cuisson a en effet rejoint les autres modes alimentaires que sont le sans gluten, le sans lactose ou le sans sucre. Sur les plateaux de dégustation que propose Happy crulture, on trouve des chips au chou kale, des barres de céréales pré-germées ou encore de la limonade au chanvre.
Dans la « crusine », la recette est simple : les aliments utilisés - des graines, fruits, légumes ou algues le plus souvent - ne peuvent être cuits au-delà de 42°C. « L'outil du crudivore est le déshydrateur. Il permet de rester à une quarantaine de degrés, qui est la température à partir de laquelle la plupart des enzymes et des vitamines sont détruites », explique Camille Lorente, blogueuse et crudivore convaincue.
À l’instar du régime paléolithique, qui consiste à se nourrir de fruits de saison, la « crusine » prône ainsi le retour à une alimentation bio. « L'idée, c'est d'avoir une haute densité nutritionnelle pour peu de calories, c'est-à-dire l'inverse de ce qu'on trouve la plupart du temps dans notre nourriture. On est suralimentés mais dénutris », souligne Camila Prioli. Et l'absence de cuisson permet de mieux conserver les nutriments (protéines, glucides, lipides, minéraux, vitamines…)
Mais le régime crudivore n'est pas sans danger. « En mangeant des légumes crus, le point positif est qu'on va avoir des apports en vitamines et minéraux, mais, de ce fait, les fibres ne sont pas ramollies et ça peut être irritant au niveau du tube digestif », tempère Florence Foucaut, nutritionniste parisienne. Elle souligne aussi que les allergies sont souvent dues à des protéines qui peuvent être détruites ou dénaturées par la chaleur. « Pour les personnes qui ont un terrain allergique, le risque de développer une allergie est plus élevé que dans la population générale qui mange des aliments cuits », ajoute-t-elle.
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