Sondes, matelas contre les escarres, chaussures orthopédiques... Les fabricants et distributeurs de produits de santé à domicile et des associations de patients s'inquiètent d'un projet de baisse des prix de dispositifs médicaux. Le Comité économique des produits de santé (CEPS), chargé de fixer les prix des médicaments et produits de santé pris en charge par l'Assurance maladie, a en effet proposé en août des plafonds de prix pour 250 produits de soins à domicile, plafonds qui s'imposent aux entreprises.
Il prévoit des baisses de tarifs "allant de 4 à 10 %", qui si elles étaient appliquées "impacteraient très lourdement les entreprises" et "leur compétitivité", a dénoncé lundi dans un communiqué le Syndicat national de l'industrie des technologies médicales (Snitem). De son côté, l'intersyndicale des Prestataires de santé à domicile (PSAD), reçue vendredi au ministère de la Santé, assure que cette "baisse massive et brutale" aura des effets "importants" sur les 60.000 emplois du secteur de la santé à domicile et la prise en charge de 1,5 million de patients.
L'Association des paralysés de France (APF) et la Fédération française des diabétiques ont également fait part de leurs craintes d'une détérioration de la prise en charge des patients. "S'attaquer au prix de revient risque de réduire la qualité de ces dispositifs et donc d'amoindrir la qualité de la prise en charge des patients", estime cette dernière. "Une telle baisse ne peut qu'entraîner une détérioration de l'accompagnement" apporté par les prestataires de santé à domicile ou dans "la qualité du matériel", estime de son côté la Fédération française regroupant les patients insuffisants ou handicapés respiratoires.
"Il ne s’agit pas d’un déremboursement, mais d’une baisse de prix", explique le ministère. "L'effort est demandé aux entreprises", pas aux patients, précise-t-il, alors que l'ensemble des dépenses de l’Assurance maladie pour les dispositifs médicaux a progressé de 5 % en 2014 pour atteindre 7,4 milliards d’euros.
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