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La Cour de cassation rejette le pourvoi formé par un ancien médecin psychiatre du CH de Saint Egreve

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Publié le 24/10/2019
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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Condamné pour homicide involontaire à 18 mois de prison avec sursis en première instance en 2016 et de nouveau en appel en 2018, le Dr Lekhraj Gujadhur s'est vu confirmer sa peine par la Cour de cassation le 22 octobre dernier. Le 12 novembre 2008, un patient schizophrène paranoïde autorisé à sortir dans le parc s'était échappé du centre hospitalier de Saint Egreve où il se trouvait, puis avait tué avec un couteau un jeune étudiant de 26 ans dans le centre de Grenoble. A l'époque, l'affaire avait fait grand bruit et avait été récupéré par le président d'alors, Nicolas Sarkozy. L'établissement avait été mis hors de cause, contrairement au médecin psychiatre qui suivait le patient.

Vive inquiétude chez les psychiatres

Suite à cet avis de la Cour, les syndicats de psychiatres se disant très inquiets craignent que cet arrêt fasse jurisprudence. « La recherche d'un coupable absolument nous inquiète fortement », s'est indigné Marc Bétrémieux (SPH). Et d'enfoncer le clou : « Je crains que ça penche vers la prise minimum de risque au détriment du soin personnalisé et du respect des droits du patient. » Le Dr Norbert Skurnik abonde dans ce sens (IDEPP) : « Tendre vers le risque zéro veut dire enfermer les malades, les neuroleptiser à mort, et les empêcher de sortir ».« C’est un message horrible. Tous les psychiatres prennent des risques en permanence. Les schizophrènes ne sont pas plus meurtriers que les non-schizophrènes, ils le sont moins ». L'avocat du médecin incriminé, Me Balestas regrette cette décision : « Les médecins vont devoir exercer un deuxième métier, surveillant de prison. C'est un cataclysme. » Enfin, la famille via son avocat Me Hervé Gerbi a exprimé son soulagement et « va pouvoir enfin faire son deuil ».


Source : lequotidiendumedecin.fr