Brève

Le rivaroxaban n'a pas d'effet dans l'insuffisance cardiaque décompensée

Par
Publié le 30/08/2018

L'activation de la thrombine, un élément clé dans le processus de coagulation, ne doit pas être à l'origine des complications observées dans les suites d'une hospitalisation pour insuffisance cardiaque. C'est en tout état de cause l'explication du résultat négatif observé dans l'étude COMMANDER HF présentée dans le cadre du congrès européen de cardiologie à Munich. Dans cet essai, plus de 5 000 patients présentant une maladie coronarienne et une insuffisance cardiaque ont été inclus au détour d'une hospitalisation pour décompensation cardiaque. Ils ne bénéficiaient pas d'un traitement anticoagulant. Et ont reçu outre le traitement standard de l'insuffisance cardiaque soit une faible dose de rivaroxaban (2,5 mg deux fois par jour), soit un placebo. Le critère principal de l'étude reposait sur un ensemble composite associant les décès toute cause confondue, le nombre d'infarctus du myocarde et d'accidents vasculaires cérébraux. Au final, il n’a pas été observé de différence statistiquement significative entre les deux groupes. En effet, un évènement majeur est survenu chez 25 % des patients du groupe rivaroxaban versus 26,1 % dans le groupe placebo. Une analyse fine en sous-groupe révèle en revanche une supériorité de l'anticoagulant en ce qui concerne l'AVC. La fréquence en est réduite chez les malades inclus dans le groupe rivaroxaban. Pourquoi alors avoir mis en place cet essai alors qu'il ne démontre pas d'impact du rivaroxaban dans cette population spécifique ? Des résultats positifs avaient été observés dans des études précédentes comme COMPASS présentée l'année dernière. L'association de l'anticoagulant avec l'aspirine avait alors démontré une supériorité sur l'aspirine seule chez les patients porteurs d'une insuffisance cardiaque. Ce bénéfice (réduction des événements athérothrombotiques) avait surtout été observé chez les sujets coronariens ou porteurs d'une maladie artérielle périphérique symptomatique. D'où la nouvelle AMM octroyée par la Commission européenne. Ce nouveau dosage de 2,5 mg est déjà disponible en Allemagne. En France, il faudra attendre selon les standards habituels un an avant une mise à disposition dans les pharmacies.  


Source : lequotidiendumedecin.fr