L’immunothérapie dans le traitement des cancers continue d’engranger des succès. Mais le ton n’est plus au triomphalisme des années précédentes. Des patients sont toujours en rémission pour des cancers jugés auparavant incurables. Ils sont toutefois peu nombreux. Et on ne sait pas encore les repérer avant la mise en œuvre des traitements. Lors de la dernière édition de l’Asco (American Society of Clinical Oncology) qui s’est tenue du 3 au 7 juin dernier à Chicago, l’attention s’est concentrée sur une tumeur qui n’avait pas bénéficié d’innovation thérapeutique depuis plus de dix ans, le cancer de la vessie. Un nouvel anticorps anti-PD1, Tecentric développé par Genentech, la filiale du géant suisse Roche, a entraîné une augmentation de la médiane de survie à 15 mois versus 9 mois avec la chimiothérapie classique. Un essai de phase III devrait être rapidement lancé dans cette indication. En attendant, la FDA a octroyé une AMM à ce produit.
Innovation dans le cancer de la vessie
L’Institut Gustave-Roussy (Villejuif) a également présenté une étude dans cette indication avec un autre anticorps, le durvulumab, actif sur les récepteurs PD-L1 avec des résultats encourageants. Le cancer chez ces patients était inopérable. Et les traitements conventionnels s’étaient soldés par des échecs.
Le cancer du poumon, tueur en série particulièrement redoutable, a fait l’objet de nombreuses présentations. Les résultats obtenus avec le rovalpizumab-tesirine développé par la start-up Stemcentrx rachetée par AbbVie ont été jugés très encourageants. Mais c’est un essai de phase I dont les résultats doivent être confirmés par d’autres études.
La chimiothérapie classique n’a pas dit son dernier mot. Et conserve encore une place dans certaines localisations cancéreuses. Dans le cancer du pancréas par exemple, l’association Xeloda-Gemzar a permis d’augmenter le taux de survie. Il s’est élevé à cinq ans à 28,8 % versus 16,3 chez les patients traités par Gemzar seul.
Enfin, la question de prolonger l’hormonothérapie à 10 ans n’est pas tranchée après les résultats d’une étude qui a pourtant enrôlé 1 918 femmes aux États-Unis et au Canada. Certes, 7 % des femmes sous l’anti-œstrogène Femara ont présenté une récidive du cancer du sein versus 10,2 % dans le groupe placebo à la suite d’un suivi de plus de six ans. Mais au final, il n’a pas été observé de différence de mortalité entre les deux groupes. 93 % des patientes étaient encore en vie cinq ans après le début du traitement. Elles étaient 94 % dans le groupe placebo. Dans ce contexte, une attitude tranchée est difficile à adopter.
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité