Trente personnalités du monde médical mais aussi de la société civile publient un "manifeste" visant à dénoncer l’attitude du laboratoire Servier dans le processus d’indemnisation des victimes du Mediator. Ce "manifeste des 30", mis en ligne en milieu de semaine à l'initiative de la pneumologue Irène Frachon avait déjà été signé en milieu de journée vendredi par plus de 2.500 personnes. Parmi les premiers signataires, des médecins très connus, dont Didier Sicart, médecin, ancien président du CCNE, Rony Brauman, ancien président de MSF, mais aussi d’anciens responsables de commissions de l’Agence du médicament tel le Pr Jean-François Bergmann ou des spécialistes de santé publique comme les Prs Got, Hirsch et Dubois. Quelques médecins généralistes figurent aussi parmi les signataires : Christian lehmann, Philippe Foucras ou Dominique Dupagne. On relève encore les noms du philosophe Michel Serres, du gyncologue Israël Nisand ou du diabétologue André Grimaldi .
"Alors que l'état de nombreuses victimes ne cesse de se dégrader", l'attitude du laboratoire Servier est "contraire à l'éthique scientifique et pharmaceutique", estime les signataires, déplorant que, malgré tout, Servier "reste un sponsor favorablement accueilli par une partie de la communauté médicale, certaines sociétés savantes et de nombreux leaders d'opinion médicaux". En conséquence, les signataires "appellent solennellement les médecins, soignants et leurs instances représentatives à réévaluer la pertinence des liens qui les unissent au laboratoire Servier et à vérifier si ces partenariats sont compatibles avec les principes fondamentaux de la déontologie médicale".
Cette prise de position intervient alors que l'Oniam" (Office national d'indemnisation des victimes d'accidents médicaux) a réévalué, fin 2014, les indemnités accordées aux victimes du Mediator. L'enquête sur le Médiator est terminée depuis avril 2014 mais il n'y a pas de date de procès fixée à ce jour, suite à des recours de Servier concernant la procédure. Dans un communiqué publié jeudi, les laboratoires Servier "dénoncent la polémique lancée sur internet". Servier fait valoir que son soutien à des partenaires ou des manifestations d'ordre médical "respectent les exigences des transparence et l'éthique médicale".
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