Une équipe internationale a analysé les données de trois essais ayant évalué l’efficacité et la sécurité de l’atogépant comme traitement préventif des crises migraineuses épisodiques et chroniques, afin d’en préciser l’efficacité à quatre semaines. Les résultats de ces trois essais avaient abouti à une autorisation de mise sur le marché (AMM) américain de l’atogépant en 2021 puis une extension d’indication en 2023 par la Food and Drug Administration (FDA). L’équipe observe ainsi que les bénéfices de l’atogépant se font ressentir dès le premier jour de traitement et qu’une réduction de la fréquence des crises est notée à quatre semaines. Pour l’équipe, qui publie ses résultats dans Neurology (avec un financement d’Abbvie), « le fait de disposer d'un traitement capable d'agir rapidement et efficacement répond à un besoin essentiel », car avec de nombreux autres traitements utilisés dans la migraine « il faut du temps pour trouver le bon dosage pour l'individu et cela peut prendre des semaines ou même des mois pour que le médicament soit le plus efficace », peut-on lire dans un communiqué de l’American Academy of Neurology (AAN).
L’atogépant est un antagoniste du récepteur du peptide lié au gène de la calcitonine (CGRP) en prise orale, commercialisé sous le nom de Qulipta par le laboratoire Abbvie. Ce sont les résultats de phase 3 de l’essai Advance, Progress et Elevate qui ont abouti à l’AMM américaine et à l’extension d’indication. Le médicament ne dispose toutefois pas d’AMM européenne.
Entre 37 et 61 % moins de migraines le premier jour de traitement
Les auteurs ont cherché à déterminer la rapidité avec laquelle les améliorations sont apparues. L'essai Advance, qui a inclus des individus souffrant de migraine épisodique, comptait 222 patients dans le bras atogépant et 214 patients dans le bras placebo. L'étude Elevate, pour la migraine épisodique non répondeuse à d'autres traitements préventifs oraux, comptait 151 patients dans le bras atogépant et 154 dans le placebo. Enfin, l’essai Progress, pour la migraine chronique, comptait 256 patients sous traitement et 246 sous placebo. Pour les trois essais, les bras atogépant recevaient 60 mg/jour per os.
Le premier jour de l'étude, 12 % des patients prenant l’atogépant dans l'essai Advance ont eu une migraine contre 25 % des personnes prenant le placebo. Dans l'essai Elevate, les auteurs avaient retrouvé des taux de 15 et 26 %, respectivement. Et pour l'essai Progress, 51 et 61 %. Ainsi, selon les auteurs, les patients des bras atogépant avaient entre 37 et 61 % moins de migraines le premier jour de traitement que ceux du bras placebo.
Les auteurs retrouvent également une fréquence de crises moins élevée chez les patients sous atogépant, avec en moyenne un jour de migraine en moins par semaine contre moins d’un demi-jour en moins pour le placebo dans les essais Advance et Elevate. Dans l’essai Progress, 1,5 jour de moins par semaine était retrouvé avec l’atogépant contre un jour pour le placebo.
Impact positif sur les activités et la qualité de vie
Dans les trois essais, les patients sous atogépant ont également montré une amélioration dans l'évaluation de l'impact de la migraine sur leurs activités et leur qualité de vie globale par rapport aux bras placebo.
Enfin, ces derniers notent des limites à leur étude du fait de la population incluse, en grande partie composée de femmes et de personnes d’origine caucasienne, et de l’exclusion de certains patients selon leurs prises antérieures de traitements.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation