Des chercheurs de l’Inserm viennent de faire une découverte étonnante : la N-acétylcystéine serait efficace contre la thrombose. Leurs travaux, publiés dans Circulation, ouvriraient la voie vers une nouvelle stratégie médicamenteuse des AVC.
La N- acétylcystéine est un médicament qui permet de fluidifier les sécrétions bronchiques et ainsi de favoriser l’expectoration. Vendue sous les noms de Mucomyst®, Exomuc® ou Fluimucil®, celle-ci casse les liaisons moléculaires entre les protéines de mucine (le principal constituant du mucus). Les macromolécules de mucine sont donc « découpées » en petits fragments, fluidifiant ainsi le mucus.
Un effet thrombolytique via le facteur de von Willebrand
Fait intéressant, la mucine est loin d’être la seule protéine à former des liaisons moléculaires. C’est également le cas du facteur de von Willebrand, impliqué dans le phénomène d’agrégation plaquettaire. Une équipe de chercheurs de l’Inserm, a donc testé le potentiel effet thrombolytique de la N- acétylcystéine à travers des expériences in vitro et in vivo chez des souris.
Via ces travaux, ils ont pu démontrer que des injections intraveineuses de N- acétylcystéine engendrent la dissolution des caillots, même en cas de thrombose résistante aux traitements conventionnels comme les inhibiteurs directs de la thrombine ou l’activateur tissulaire recombinant du plasminogène. D’autre part, la protéine est efficiente face à une thrombose sans entraver de manière notable l'hémostase des rongeurs. Son efficacité était amplifiée avec l’administration conjointe d'un inhibiteur de l'aggrégation plaquettaire type antagoniste non peptidique des récepteurs GpIIb/IIIa. Cet ajout accélérait la lyse du caillot et prévenait les rechutes. Par ailleurs, chez des modèles murins, ce double traitement améliorait de manière significative les résultats au niveau neurologique.
« La N-acétylcystéine est un traitement à bas coût, déjà utilisé dans le monde entier comme médicament contre la toux, la démonstration de ses effets thrombolytiques pourrait avoir de très larges applications pour la prise en charge des patients atteints d’AVC ischémiques ou d’infarctus du myocarde. Nous souhaitons œuvrer dans ce sens et démarrer le plus rapidement possible un essai clinique », soulignent les auteurs de l’étude.
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