Des parasites du paludisme résistants à l'artémisine se sont propagés en Asie du Sud-Est, menaçant sérieusement les efforts mondiaux contre la maladie. C’est ce qu’affirme une étude publiée mercredi aux Etats-Unis. Les chercheurs ont analysé des échantillons de sang provenant de 1.241 personnes infectées dans dix pays en Asie et en Afrique où le paludisme est endémique. Ils ont constaté que la résistance du Plasmodium falciparum, responsable de la forme la plus mortelle de paludisme, est désormais fermement établie dans les régions frontalières de la Thaïlande, du Vietnam, de l'ouest et du nord du Cambodge, et de l'est de la Birmanie. Selon eux, il y a également des signes de l'émergence d'une résistance à l'artémisine dans le centre de la Birmanie, le sud du Laos et le nord-est du Cambodge. En revanche, aucune indication de résistance à l'artémisine n'a été constatée dans les trois sites africains: Kenya, Nigeria et République démocratique du Congo.
Cette recherche suggère néanmoins que le fait de prolonger de trois à six jours le traitement antipaludique dans les zones où les parasites résistants sont bien établis pourrait être une solution contre l'aggravation de ce problème. Mais ça ne devrait être que temporaire : "Il est peut-être possible d'empêcher la propagation de la résistance des parasites du paludisme à l'artémisine à travers l'Asie et en Afrique en les éliminant, mais cette possibilité se dissipe rapidement", estime Nicholas White, de l'université d'Oxford, principal auteur de cette étude parue dans le New England Journal of Medicine. Et d’appeler de ses vœux de nouvelles approches thérapeutiques : "Les approches conventionnelles de contrôle du paludisme ne suffiront pas, nous avons besoin de mesures plus radicales et de faire de la lutte contre la résistance aux traitements antipaludéens une priorité de santé publique sans attendre". "Si la résistance aux antipaludéens se propage d'Asie en Afrique, la plupart des progrès importants réalisés pour réduire la mortalité résultant du paludisme seront inversés", prévient pour sa part le Dr Jeremy Farrar, directeur de l'ONG britannique The Wellcome Trust.
Nouvelle piste de vaccins
Dans les perspectives de lutte contre le palu, retenons quand même cette bonne nouvelle : une équipe de chercheurs a identifié de nouveaux anticorps qui pourraient permettre de développer des vaccins contre le parasite Plasmodium falciparum, selon une étude publiée mercredi dans la revue américaine Science Translational Medicine. En soumettant un grand nombre de protéines de ce parasite à des anticorps produits naturellement par le système immunitaire d'enfants infectés au Kenya, les scientifiques ont identifié de nouveaux antigènes. Les échantillons sanguins prélevés sur ces derniers ont permis d'identifier des combinaisons d'anticorps pouvant conférer une protection totale contre le paludisme.
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