Le projet est né d’un constat. Le contrôle de la glycémie 24 heures sur 24 se révèle difficile en pratique. Comment libérer les patients et leur rendre l’insouciance d’avant le diagnostic ? Les pompes à insuline externes dans les années quatre-vingt ont constitué la première étape vers l’automatisation. La pompe délivre l’insuline à la demande. Ce qui réduit le nombre d’injections. Il revient toutefois au patient de décider de la dose d’insuline. Actuellement 18 % des diabétiques de type I sont équipés en France, soit environ 40 000 personnes. Les pompes à insuline internes sont réservées aux cas très difficiles à maîtriser. Seules 400 personnes ont bénéficié d’une implantation.
Patch
La mise au point de capteurs de glycémie a constitué une seconde étape. Mis sur le marché en 2006, ils sont munis d’un patch collé sur la peau associé à une électrode indolore insérée sous la peau. Cette innovation réduit le risque d’hypoglycémies sévères. Toutefois, il n’est pas aisé d’interpréter au mieux toutes les données diffusées par le capteur.
Pancréas artificiel, ultime étape
Le pancréas artificiel représente l’ultime développement de ce processus d’automatisation. Le premier prototype a été testé à la fin des années soixante-dix. Son volume était proche d’un réfrigérateur et l’insuline délivrée uniquement par voie intraveineuse. Son usage était réservé à l’hôpital. La maniabilité exigeait de nouvelles procédures. Afin d’y répondre, des projets ambulatoires ont été lancés au cours des dernières années. Menés par des consortiums internationaux, ils font l’objet d’essais chez des adultes et des enfants. Mais aucun d’entre eux, en dépit de tests positifs, n’est encore sur le marché.
Participation du patient au fonctionnement
Les modèles en cours de développement reposent sur le même principe, à savoir un système électro-mécanique comprenant un capteur de mesure de glucose, une pompe à insuline et un logiciel, cœur du réacteur, dont la mission est de déterminer la dose d’insuline et de commander la pompe. Ce logiciel, conçu par des mathématiciens et des ingénieurs, le distingue des projets concurrents. Il comprend d’une part l’algorithme qui modélise la physiologie du diabète et d’autre part les données de base de chaque patient. D’où au final un dispositif apte à mimer le fonctionnement du corps au repos. La seule tâche qui incombe au patient est de mentionner des actions du type « je mange, « je cours ». Des essais à l’hôpital se sont révélés positifs. Des études en vie réelle sont programmées en 2016 et en 2017.
Algorythme gagnant
Enfin, une étude sera lancée en 2018 afin de démontrer la supériorité de Diabeloop par rapport aux traitements existants. À ce jour, une douzaine de chercheurs et d’ingénieurs collaborent au sein d’un laboratoire commun du Commissariat à l’énergie atomique-Leti pour affiner l’algorithme. Enfin, un partenariat a été conclu avec les industriels fabriquant le capteur de glycémie (Dexcom) et la pompe à insuline (Cellnovo).
En cas de succès, il sera alors légitime de parler d’innovation de rupture attendue désormais avec impatience par tous les diabétiques.
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