Au cours des trois premières années suivant le diagnostic de cancer colorectal, du poumon ou de la prostate, la survie des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) traités par anti-TNF (tumor necrosis factor) n’était pas réduite comparée à celle de patients PR traités par un traitement de fond conventionnel synthétique (csDMARD pour conventional synthetic disease-modifying antirheumatic drugs) ou non traités par DMARD, selon une nouvelle étude publiée dans The Lancet Rheumatology.
La même équipe, de l’Université du Texas, avait déjà montré que les patients PR traités par anti-TNF et atteints d’un cancer du sein n’étaient pas exposés à un surrisque de décès à 2 ans. Aussi les auteurs concluent-ils à la possibilité « de poursuivre ou de commencer un traitement par anti-TNF » pour les patients PR atteints d’un de ces cancers à un stade précoce. Toutefois, ils recommandaient « des recherches supplémentaires pour déterminer la sécurité des anti-TNF lorsqu'ils sont utilisés pendant plus de trois ans ou chez des patients atteints d'autres types de cancer ».
Les anti-TNF sont des DMARD biologiques (bDMARD) dont l’activité immunosuppressive pourrait altérer l’immunité tumorale des patients ainsi traités et affecter le risque de cancer ou sa progression. De plus, il a été montré que les patients PR étaient naturellement plus à risque de cancers, notamment de lymphomes. Les agences sanitaires avaient fait figurer dans le résumé des caractéristiques de ces produits un avertissement le mentionnant.
Si les essais cliniques et les grandes études d'observation récentes ne montrent pas de surrisque de cancer chez les patients traités par anti-TNF, il restait à savoir si ces biothérapies pouvaient avoir un effet délétère sur la progression et la récurrence du cancer chez les patients déjà atteints d'une tumeur maligne.
Moins bonne survie avec les glucocorticoïdes
Les chercheurs ont inclus des patients âgés de 66 ans et plus atteints de PR chez qui un cancer colorectal (n = 514), du poumon (n = 864) ou de la prostate (n = 603) a été diagnostiqué entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2019. Les patients avaient pris, au cours de l’année suivant le diagnostic du cancer, soit un traitement par anti-TNF, soit par csDMARD, soit aucun DMARD. Au total, 16 % des patients atteints d’un cancer colorectal prenaient des anti-TNF avec ou sans csDMARD, 12 % dans le cancer du poumon et 20 % dans le cancer de la prostate.
« Aucune association délétère significative n’a été observée pour la survie globale ou spécifique par cancer quel que soit le cancer et quel que soit le moment d’analyse (à un, deux et trois ans, NDLR) », concluent les auteurs. En revanche, les patients ayant reçu des glucocorticoïdes au cours de la première année avaient une survie globale et une survie spécifique au cancer significativement plus faibles que ceux qui n'en avaient pas reçu et, ce, pour les trois cancers.
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