La biologie moléculaire a parlé. « Il n’y a pas de preuve biologique, ni historique que le patient zéro était le premier cas aux Etats-Unis », selon le résumé d’une étude menée par des chercheurs de l’université de Tucson (Arizona) qui vient d’être présentée à Boston et relayée par le magazine Science. Un steward canadien, Gaétan Dugas, avait été désigné au milieu des années 80 comme ayant importé et diffusé le virus du Sida aux États-Unis. L’affaire avait été publiée par le journaliste Randy Shilts dans son livre And the band played on (1987). Il vient donc d’être disculpé.
L’équipe de chercheurs dirigée par le Pr Michael Worobey a analysé le virus contenu dans huit échantillons sanguins de malades américains. Ceux-ci faisaient partie des génomes les plus anciens récupérés en 1978-1979, dont celui du patient zéro prélevé en 1983.
La méthode de l’équipe a été de combiner les analyses moléculaires et phylogénétiques, c’est-à-dire l’établissement des liens de parenté entre organismes vivants qui permet de composer un arbre génétique. Résultats, le virus a été transféré d’Afrique vers les Caraïbes, notamment Haïti entre 1964 et 1970 avant d’entrer aux États-Unis par New York entre 1969 et 1973. Par la suite, le virus aurait ensuite été transporté à San Francisco avant 1975. Les scientifiques ont réussi à constituer de la sorte un véritable arbre généalogique. Selon eux, le génome du patient zéro ne se situait pas au début de l’arbre génétique des premières années de l’épidémie aux Etats-Unis, mais plutôt environ au milieu.
Quel sera demain le prochain patient zéro ?
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation