En quelques années, l’immunothérapie est devenue la vedette des congrès de cancérologie. Initialement destinée au traitement du mélanome, cette nouvelle approche s’impose aujourd’hui comme une option thérapeutique efficace dans de nombreuses tumeurs solides.
Il faut remonter au début des années 2000, quand les premières thérapies ciblées sont apparues sur le marché, pour retrouver le même enthousiasme chez les cancérologues. « L’immunothérapie va orienter les travaux des cliniciens pendant les quatre à cinq prochaines années qui viennent. Et cela concerne probablement tous les champs de la cancérologie », annonce la présidente de l’Institut national du cancer, Agnès Buzyn. C’est l’immunologiste américain James P. Allison de l’université du Texas qui a découvert les bases de ce nouveau concept au milieu des années quatre-vingt-dix. Aujourd’hui couvert d’honneurs et nobélisable en puissance, James Allison, est sans conteste le père de cette « nouvelle immunologie » en passe de révolutionner la prise en charge de la maladie cancéreuse.
En fait, la puissance et l’intelligence de l’armée des cellules du système immunitaire humain sont connues depuis plus de cent ans. Au début du XXe siècle, des médecins avaient remarqué que certaines tumeurs régressaient spontanément chez des patients infectés par une bactérie commune et connue de tous : le streptocoque. Mais malgré de nombreux essais cliniques plus ou moins convaincants, cette voie était restée confidentielle. En théorie, le système immunitaire était certes l’arme parfaite pour détruire sélectivement les cellules cancéreuses, mais son fonctionnement était décidément trop complexe. « Moi même je n’y croyais plus », reconnaît le docteur Jean-Charles Soria qui dirige le département d’innovation thérapeutique et essais précoces (Ditep) à l’Institut Gustave-Roussy. Les travaux de James Allison ont mis en lumière les étonnantes capacités d’une famille de cellules qui jouent un rôle majeur dans les batailles que notre organisme mène tous les jours contre les envahisseurs et les cellules déviantes: les lymphocytes T.
Fils de médecin, et élevé dans une petite ville du Sud profond des Etats-Unis, James Allison vit une relation quasiment obsessionnelle avec ces cellules hautement spécialisées. « Elles possèdent une qualité unique. Une fois que vous avez développé des lymphocytes T capables de reconnaître des cellules cancéreuses, vous les gardez pour le reste de votre vie. Depuis trente ans, je ne m’intéresse qu’à elles », indiquait récemment le chercheur texan.
Mais quel est donc le rôle de ces lymphocytes qui patrouillent en permanence dans l’organisme ? En fait, ce sont des agents régulateurs chargés de contrôler le fonctionnement du système immunitaire et d’éviter son emballement. Produits dans la moelle osseuse, ils migrent dans le thymus, puis s’installent dans les organes lymphoïdes périphériques. Leur mission consiste donc à adapter la réponse de l’armée des cellules tueuses à la menace. En d’autres termes : ils ordonnent de cesser le combat quand l’ennemi a été décimé.
Depuis, d’autres voies ont été mises en évidence et les chercheurs ont construit un dogme qui tient toujours. « La modulation du système immunitaire passe par des phases d’accélération et de freinage, mais du point de vue médical, la seconde voie est plus efficace que la première. » Sur la base des travaux de James Allison, de nouveaux récepteurs ont été identifiés (PD-1, PD-L1) et la chasse aux agents modulateurs du système immunitaire s’est amplifiée.
Les résultats d’une importante étude internationale ont été présentés à l’Asco. Elle porte sur l’essai de deux immunothérapies associées (nivolumab + ipilimumab) sur une cohorte de 900 patients atteints de mélanome avancé. Le même jour, le docteur Andrea Varga de Gustave-Roussy a présenté les résultats d’un anticorps monoclonal agissant sur les récepteurs PD-1 dans le cancer de l’ovaire (pembrolizumab). Et le docteur Eric Angevin de Gustave-Roussy a annoncé les résultats d’un nouvel anticorps actif contre le CD26, un biomarqueur impliqué dans le mésothéliome. « Peu à peu, nous sommes en train de décrypter tous les messages qui s’échangent entre la cellule tumorale et les cellules spécialisées du système immunitaire », conclut François Sigaux, directeur scientifique de l’Institut national du cancer (INCA).
Il faut remonter au début des années 2000, quand les premières thérapies ciblées sont apparues sur le marché, pour retrouver le même enthousiasme chez les cancérologues. « L’immunothérapie va orienter les travaux des cliniciens pendant les quatre à cinq prochaines années qui viennent. Et cela concerne probablement tous les champs de la cancérologie », annonce la présidente de l’Institut national du cancer, Agnès Buzyn. C’est l’immunologiste américain James P. Allison de l’université du Texas qui a découvert les bases de ce nouveau concept au milieu des années quatre-vingt-dix. Aujourd’hui couvert d’honneurs et nobélisable en puissance, James Allison, est sans conteste le père de cette « nouvelle immunologie » en passe de révolutionner la prise en charge de la maladie cancéreuse.
En fait, la puissance et l’intelligence de l’armée des cellules du système immunitaire humain sont connues depuis plus de cent ans. Au début du XXe siècle, des médecins avaient remarqué que certaines tumeurs régressaient spontanément chez des patients infectés par une bactérie commune et connue de tous : le streptocoque. Mais malgré de nombreux essais cliniques plus ou moins convaincants, cette voie était restée confidentielle. En théorie, le système immunitaire était certes l’arme parfaite pour détruire sélectivement les cellules cancéreuses, mais son fonctionnement était décidément trop complexe. « Moi même je n’y croyais plus », reconnaît le docteur Jean-Charles Soria qui dirige le département d’innovation thérapeutique et essais précoces (Ditep) à l’Institut Gustave-Roussy. Les travaux de James Allison ont mis en lumière les étonnantes capacités d’une famille de cellules qui jouent un rôle majeur dans les batailles que notre organisme mène tous les jours contre les envahisseurs et les cellules déviantes: les lymphocytes T.
Fils de médecin, et élevé dans une petite ville du Sud profond des Etats-Unis, James Allison vit une relation quasiment obsessionnelle avec ces cellules hautement spécialisées. « Elles possèdent une qualité unique. Une fois que vous avez développé des lymphocytes T capables de reconnaître des cellules cancéreuses, vous les gardez pour le reste de votre vie. Depuis trente ans, je ne m’intéresse qu’à elles », indiquait récemment le chercheur texan.
Mais quel est donc le rôle de ces lymphocytes qui patrouillent en permanence dans l’organisme ? En fait, ce sont des agents régulateurs chargés de contrôler le fonctionnement du système immunitaire et d’éviter son emballement. Produits dans la moelle osseuse, ils migrent dans le thymus, puis s’installent dans les organes lymphoïdes périphériques. Leur mission consiste donc à adapter la réponse de l’armée des cellules tueuses à la menace. En d’autres termes : ils ordonnent de cesser le combat quand l’ennemi a été décimé.
Une nouvelle classe de médicaments
Une protéine particulière (CTLA-4) joue un rôle majeur dans ce dialogue entre cellules combattantes. Quand CTLA-4 est exprimée à la surface des lymphocytes T, elle freine leur action. Et c’est là qu’intervient l’idée de génie du chercheur américain : Que se passe-t-il si on bloque temporairement ce message d’arrêt ? De cette question apparemment anodine sortira une molécule pionnière d’une nouvelle classe de médicaments : l’anti CTL-4 ipilimumab. En 2010, un essais de phase 3 confirme l’intuition de James Allison. Un anticorps monoclonal spécifique bloquant le signal CTL-4 améliore considérablement la survie de patients atteints d’un mélanome avancé.Depuis, d’autres voies ont été mises en évidence et les chercheurs ont construit un dogme qui tient toujours. « La modulation du système immunitaire passe par des phases d’accélération et de freinage, mais du point de vue médical, la seconde voie est plus efficace que la première. » Sur la base des travaux de James Allison, de nouveaux récepteurs ont été identifiés (PD-1, PD-L1) et la chasse aux agents modulateurs du système immunitaire s’est amplifiée.
Les résultats d’une importante étude internationale ont été présentés à l’Asco. Elle porte sur l’essai de deux immunothérapies associées (nivolumab + ipilimumab) sur une cohorte de 900 patients atteints de mélanome avancé. Le même jour, le docteur Andrea Varga de Gustave-Roussy a présenté les résultats d’un anticorps monoclonal agissant sur les récepteurs PD-1 dans le cancer de l’ovaire (pembrolizumab). Et le docteur Eric Angevin de Gustave-Roussy a annoncé les résultats d’un nouvel anticorps actif contre le CD26, un biomarqueur impliqué dans le mésothéliome. « Peu à peu, nous sommes en train de décrypter tous les messages qui s’échangent entre la cellule tumorale et les cellules spécialisées du système immunitaire », conclut François Sigaux, directeur scientifique de l’Institut national du cancer (INCA).
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