« Une reconnaissance financière est enfin accordée avec la rentrée de la télémédecine dans le droit commun », affirme sans ambages Cédric Arcos, délégué général par intérim de la FHF lors d’une séance plénière des RCFR*. Il était temps. L'ensemble des acteurs de la santé réclamaient à cor et à cri le passage dans la loi de la médecine à distance afin de rendre l'acte numérique remboursable par l'assurance maladie. Jean-Louis Touraine, député LREM, donc proche du gouvernement, souligne également ce retard pris par la France, et mentionné à juste titre par la Cour des comptes. Concrètement, selon le député, dans le changement de la tarification, « l’acte va être substitué à une prise en charge globale du parcours ».
Partage d’expertise dans le GHT
La réforme des GHT lancée sous l'ère Marisol Touraine tombe à pic. La plupart des acteurs de santé y était favorable, même s'ils ont souvent déploré un manque de concertation lors de leur élaboration. Dans ce cadre, la télémédecine permet aux grands hôpitaux de se transformer en réseaux spécialisés dans des secteurs d’expertise. Ceux-là en feront profiter les autres établissements, notamment les plus petits ou plus isolés territorialement. Selon Myriam Burdin, cheffe du bureau « coopérations et contractualisation » en charge du programme TM à la DGOS, les réunions de concertation pluridisciplinaires réalisées avec des smartphones illustrent l'ensemble de compétences pluridisciplinaires médicales comme paramédicales désormais nécessaires. Avec le remboursement d’un acte de télémédecine comme pour n’importe quel acte médical à partir de 2018, « l’accès aux soins va être modifié profondément, la qualité de la prise en charge largement améliorée et du temps médical restitué ».
Les professionnels de santé sont prêts
Maya Gutierrez, oncologue à l’Institut Curie, souligne également l'accélération de la pénétration de la télémédecine sur le terrain : « Tout ce qui est téléconsultation et téléexpertise commence à rentrer dans les pathologies chroniques dont l’oncologie ainsi que tout le champ de la télésurveillance. » Même la HAS a développé un outil pour l’évaluation médico-économique dédié (« la matrice d’impact ») que détaille Vanessa Hernando : « Sur le plan du financement, aujourd’hui, l’oncologie n’est pas dans l’expérimentation du télésuivi. Mais il faudrait élaborer un modèle qui lui serait plus spécifique en intégrant ces pratiques. » Bref, la Haute Autorité continue tant bien que mal de réfléchir à de nouveaux critères d’évaluation. Pendant ce temps, témoigne Maya Guttierez, oncologue, « les professionnels de santé se tiennent prêts à utiliser ces outils, à participer à leur création, à collaborer avec les industriels et les tutelles ». La révolution numérique est en marche, et semble-t-il, les professionnels de santé s'en sont saisis.
*« télémédecine en oncologie : impacts organisationnels et économiques attendus ».
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