Avec près d’une trentaine d’abstracts retenus, huit molécules en lice et 14 types de tumeurs dans le viseur, le laboratoire Merck était particulièrement présent lors du dernier congrès européen de cancérologie (ESMO, Munich, octobre 2018).
Parmi les communications les plus marquantes figure la présentation en session présidentielle de l’étude de phase III Javelin Renal 101. Mené chez 886 patients atteints de carcinome rénal avancé et naïfs de traitement, cet essai a évalué une combinaison thérapeutique associant avelumab (une immunothérapie de type anti PD-L1) et axitinib (un anti-tyrosine kinase ou TKI). Par rapport à un traitement standard par TKI seul (ici le sunitinib), cette association a permis d’augmenter très significativement la survie médiane sans progression (13,8 mois vs 8,4 ; HR=0,69). Des effets secondaires de grade 3 ou plus ont été rapportés chez 71,2 % des patients vs 71,5 % dans le groupe contrôle. « Javelin est la première étude de phase 3 positive avec une combinaison inhibiteur de checkpoint/TKI en première ligne dans le carcinome rénal avancé », s’est félicité le Dr Robert Motzer, investigateur principal de l’étude.
Immunothérapie bifonctionnelle
Autre immunothérapie prometteuse de Merck : l’agent expérimental m7824, qui cible à la fois la voie PD-L1 et le TGF bêta, un facteur de croissance intervenant dans l’environnement immunitaire tumoral. Le congrès de l’ESMO a été l’occasion de présenter de nouveaux résultats de phase I, positifs pour cette immunothérapie dite “bifonctionnelle”. Avec notamment de premières données spécifiques dans le carcinome épidermoïde de la tête et du cou, les tumeurs des voies biliaires et les cancers de l’œsophage (carcinome épidermoïde et adénocarcinome).
À côté de l’immunothérapie, le laboratoire allemand s’intéresse aussi de près aux voies de réparation de l’ADN, avec des molécules en développement visant à restreindre les capacités de réparation des cellules tumorales.
Côté thérapies ciblées, les données en vie réelle présentées à Munich viennent conforter la place du cétuximab dans le traitement des cancers colorectaux métastatiques de type “RAS sauvage” et dans les carcinomes épidermoïdes de la tête et du cou récidivants ou métastatiques.
Enfin, trois études de phase 2 apportent de nouvelles preuves d’efficacité du tépotinib dans le cancer bronchique non à petites cellules résistant aux anti-EGFR et dans les carcinomes hépatocellulaire avancés. Le tépotinib est un traitement expérimental conçu pour inhiber la voie de signalisation oncogène du récepteur MET.
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