Diminuer l’emploi d’antibiotiques de 10 % voire de 25 % réduirait la propagation de bactéries résistantes de respectivement 11,2 % et 28,3 % selon une nouvelle étude américaine parue dans Infection Control and Hospital Epidemiology. Ces estimations seront regardées avec d'autant plus d'intérêt en France, pays dans lequel l’emploi d’antibiotiques en ville a augmenté sur 10 ans, selon un rapport rédigé par l'Anses, l'ANSM et Santé publique France. D'après ce même document, l'Hexagone était le 3e plus grand consommateur d'antibiotiques en 2014, en Europe.
« L’exposition aux antibiotiques est le principal facteur de résistance. En milieu hospitalier, près de 50 % des patients reçoivent un traitement antibiotique, chiffre qui s’élève à 75 % chez les patients gravement malades », précise le Pr Sean Barnes de l’université du Maryland, qui a dirigé les travaux. « Mais, ce qui demeure vraiment troublant, c’est que presque la moitié des antibiotiques prescrits, le sont de manière inappropriée. »
Si les recherches actuelles ont pu démontrer les bénéfices des programmes afin que les malades reçoivent le bon médicament au bon moment, il n’est pas facile de les quantifier. Ainsi, une équipe de scientifiques ont utilisé un modèle mathématique pour simuler les interactions entre les patients et le personnel soignant. Dans ce modèle, une partie des patients ont reçu un traitement antibiotique et certains ont été considérés comme porteurs de bactéries résistantes. Les calculs se basaient sur le principe que la transmission des bactéries interpatients passait avant tout à travers les mains contaminées du personnel soignant.
Les spécialistes ont modélisé les effets des substances antibiotiques de deux manières : ils ont pris en compte l’effet microbiotique, qui fait que les antibiotiques réduisent le nombre de bactéries dans l’organisme mais augmentent la probabilité de transmission de bactéries résistantes. Ils ont également pris en considération l’effet mutagène soit le pourcentage d’individus qui développent une pathologie résistante suite à la survenue de mutations génétiques chez les bactéries.
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