" Un très bon cru !". Pour le Pr Fortunato Ciardiello, président de l'ESMO, l’édition 2016 du congrès européen d’onconlogie aura été particulièrement positive.
Difficile donc de faire le tour des résultats qui auront des implications demain en pratique clinique. Mais un focus sur quelques études importantes menées dans le cancer du poumon et le cancer du sein, offre un aperçu des avancées thérapeutiques notables.
L'immunothérapie confirme son intérêt dans le poumon
Dans le cancer du poumon non à petites cellules l'immunothérapie poursuit sa route. L'anti PD-1 pembrolizumab, agréé en seconde ligne, vient de faire ses preuves en première ligne versus chimiothérapie dans les cancers associés à une expression importante du liguand PDL1.
Il s'agit d'une des premières études qui compare directement l'immunothérapie à la bi-chimiothérapie de référence dans les cancers pulmonaires de stade 4 ou en récurrence, naïfs de toute chimiothérapie. Elle porte sur plus de 300 patients sans expression d'EGFR ni mutation sur ALK et présentant un taux élevé en PDL1.
Dans ces tumeurs la survie sans progression est quasiment doublée sous immunothérapie par rapport à la chimiothérapie (10,3 vs 6 mois) et la survie totale significativement améliorée. A 1 an on observe 70% de survivants contre 54%. Soit une réduction de 40% du risque de décès la première année. S'y ajoute un avantage en toxicité avec deux fois moins d'effets secondaires graves (25% vs 50 %). On s'avance donc probablement vers un nouveau standard de traitement en première ligne dans ces tumeurs.
Une seconde étude testait l'association du pembrolizumab à une bi-chimiothérapie toujours dans cette indication mais indépendamment de l'expression en PDL1. Ses résultats sont encourageants. On observe une amélioration de la survie sans progression mais au prix d'une augmentation des toxicités. Une étude de phase III devra encore préciser le bénéfice risque de cette association prometteuse.
Cancer du sein : le champ des thérapies ciblées s’élargit
Dans les cancers du sein hormonosensibles HER2(-) seules l'hormonothérapie et la chimiothérapie avaient jusqu'ici fait leurs preuves. Mais les biothérapies débarquent et pourraient modifier le pronostic de nombreuses femmes. Dans les cancers du sein de stade avancé ou en rechute HER2(-) avec récepteurs hormonaux naïfs de toute chimiothérapie, l'addition d'un inhibiteur de kinase CD4/CD6 à l'hormonothérapie vient en effet de faire ses preuves. Et cette association pourrait bien devenir la règle en première ligne.
Un premier inhibiteur de kinase anti CD4/CD6, le palbociclib, a déjà fait ses preuves dans cette indication dans l'étude Paloma-2, avec à la clé un agrément par la FDA puis l'EMEA.
Rebelote à l'ESMO avec l'essai positif de phase III Monaleesa évaluant l'addition du ribociclib, autre anti CD4/CD6, à une hormonothérapie par létrozole sur près de 700 femmes ménopausées non prétraitées. Le taux de réponse est significativement augmenté avec un gain de 44 % de la survie sans progression alors qu’on est autour de 15 mois sous hormonothérapie simple dans cet essai. Ce bénéfice plaide largement pour ce type d'association en première ligne de traitement. À la réserve près des toxicités supplémentaires à gérer. Les anti-CD4/CD6 génèrent en effet une toxicité hématologique non négligeable, avec 70 % de neutropénies et 34 % de leucopénies.
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