Quel a été l’impact du confinement sur les pratiques addictives ? Alors que depuis plusieurs semaines, psychiatres et addictologues s’inquiètent d’un éventuel rebond des consommations, une enquête de Santé publique France (SPF) chiffre le phénomène pour l’alcool et le tabac.
Mené entre le 30 mars et 1er avril 2020, ce travail confirme l’impact négatif des premières semaines de confinement sur le tabagisme, plus d’un quart (27 %) des fumeurs déclarant avoir augmenté leur consommation au cours de cette période. Cette augmentation est plus fréquemment mentionnée par les 25-34 ans (41 %) et les actifs travaillant à domicile (37 %), avec une surconsommation moyenne de 5 cigarettes par jour.
Le bilan paraît moins sévère pour l’alcool. Si 11 % des sondés déclarent avoir augmenté leur consommation pendant le confinement, près d’un quart (24 %) indiquent au contraire avoir levé le pied.
Inactivité, stress et plaisir
L'augmentation de la consommation d'alcool est plus fréquemment mentionnée par les moins de 50 ans, les habitants des villes de plus de 100 000 habitants et les parents d'enfants de moins de 16 ans.
« L'ennui, le manque d'activité, le stress et le plaisir sont les principales raisons mentionnées par les fumeurs ou les usagers d’alcool ayant augmenté leur consommation, constate Viêt Nguyen Thanh de Santé publique France. On note également que l’augmentation aussi bien pour le tabac que pour l’alcool est corrélée au risque d'anxiété et de dépression. »
À l’occasion de la diffusion de ces résultats, Santé public France rappelle par ailleurs l'existence des dispositifs d’aide à distance Tabac Info Service et Alcool Info Service.
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