Sur le glyphosate, l’OMS et l’Europe pourraient bien ne pas être d’accord. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a en effet jugé "improbable" le risque cancérigène du glyphosate, alors qu’en mars le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) l’avait classé comme cancérogène « probable chez l’homme ». A la suite du rapport du CIRC, la ministre de l'Environnement Ségolène Royal avait réclamé l'interdiction de la vente aux particuliers d'herbicides contenant la substance.
Dans son rapport, l’EFSA explique que le glyphosate -herbicide dont la production est la plus importante au monde, ingrédient notamment du Roundup et produit phare de l'américain Monsanto- n'est ni génitoxique, ni une menace cancérigène pour l'homme. En conséquence, "les experts n'ont pas proposé que le glyphosate soit catégorisé comme cancérogène dans la réglementation de l'UE sur la classification, l'étiquetage et l'emballage des substances chimiques", rapporte l'Autorité.
Vers une autorisation de l’UE ?
L'étude de l'EFSA était très attendue car elle doit éclairer Bruxelles dans son évaluation décennale de la substance. L'exécutif européen doit décider de garder ou non le glyphosate sur la liste de l'UE des substances actives autorisées. "Nous allons examiner attentivement l'étude et les conclusions de l'EFSA. Nous avons jusqu'à juin pour prendre une décision, en consultation avec les Etats membres", a réagi un porte-parole de la Commission lors d'un point presse.
L'EFSA explique dans son rapport que cette divergence de résultat avec le CIRC tient à la prise en compte "d'une vaste quantité d'éléments, y compris un certain nombre d'études non évaluées par le CIRC". Dans ses conclusions, l'EFSA établit tout de même, pour la première fois, un seuil de sécurité toxicologique intitulé "dose aiguë de référence", qui est la quantité qui peut être ingérée sur une brève période sans être nocive pour la santé: elle a été fixée à 0,5 mg/kg de poids corporel par jour.
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