La plupart des bronchopathies sont traitées sans EFR préalables, ce qui va à l’encontre des règles de bonne pratique. « Or le médecin généraliste (MG) est le premier acteur du diagnostic précoce », rappelle le Dr David Darmon (Nice). Jusqu’ici les essais de dépistage par des mini-spiromètres type Piko 6 ont échoué. En cause des formations trop courtes et hétérogènes, un manque de connaissance de la physiopathologie respiratoire, de suivi post-formation et de reconnaissance financière.
Pourtant, dans certains pays comme les Pays-Bas, la spirométrie est couramment pratiquée par le MG, le coût de ce diagnostic spirométrique en médecine générale ayant été jugé tout à fait intéressant (5 à 10 euros par obstruction bronchique détectée).
Une formation dans le cadre du DPC
Le réseau PrimAir, qui regroupe une communauté de généralistes intéressés par les pathologies chroniques, a engagé une réflexion sur la façon dont on pourrait promouvoir la spirométrie en médecine générale pour le dépistage de la BPCO. « Ce serait profitable à tous : patients, MG et pneumologues », confirme le
Dr Christophe Pinet (pneumologue à Ollioules). D’où l’élaboration du projet Spiroform-BPCO, validé par la SPLF, pour développer une pratique de qualité de la spirométrie en soins primaires.
La formation devrait entrer dans le cadre du DPC sous l’égide de la SPLF et des organismes de formation en médecine générale. Il ne s’agirait pas d’un dépistage systématique, le MG devant sélectionner les patients éligibles à la spirométrie (tabagisme ›20 PA, plus de 40 ans, questionnaire symptomatique simple).
Le rôle du pneumologue serait de procéder si nécessaire à des explorations plus poussées de la fonction respiratoire (tests de réversibilité, de provocation, d’effort, pléthysmographie, gaz du sang, exploration du sommeil) et de donner son avis dans les diagnostics difficiles, les BPCO sévères avec comorbidités importantes, exacerbations fréquentes ou mauvais état général. Reste à déterminer la durée de la formation (théorique et pratique), les modalités de réévaluation, le contrôle qualité par le formateur, l’éventuelle transmission des spirométries au correspondant pneumologue ainsi que le matériel de spirométrie à utiliser et la compensation financière.
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