Le passage depuis 2008 à la mammographie numérique a constitué une avancée importante pour le dépistage du cancer du sein », souligne le Dr Brigitte Séradour, coordonnatrice du Forum annuel sur le dépistage organisé par la Société française de sénologie et de pathologie mammaire. Son avantage : détecter de plus petits cancers avec une irradiation moins lourde. En 2014, ce type d’appareil représente 90 % du parc français des mammographes.
Deux sortes d’appareils numériques
Cependant, il existe deux sortes d’appareils numériques : d’une part, « à numérisation directe » ou systèmes plein champ et, d’autre part, « à plaque » qui représentent 60 % du marché numérique français. Et ces deux types d’appareil n’ont pas les mêmes performances. À partir de 2009, une alerte a été lancée pour souligner la moindre qualité des systèmes à plaque. Depuis deux ans, a été entrepris un changement des systèmes à plaque utilisés (dits aussi « à poudre) pour des systèmes à plaques « à aiguille ». « Actuellement, l’impact national du passage à la mammographie numérique est difficile à évaluer, car la France, est un des seuls pays au monde à disposer d’une dizaine de techniques différentes utilisées en mammographie », regrette le Dr Séradour.
Le bénéfice du numérique paraît cependant lié à une meilleure détection des cancers dans les seins denses, permettant une avance au diagnostic. Les doses délivrées de rayons ne sont pas non plus identiques selon les machines employées. Une surveillance a donc été mise en place par appareils dans le cadre du dépistage organisé, qui permet de signaler aux industriels concernés les besoins de changement lorsque les performances sont jugées insuffisantes.
Des coupes en 3 D du sein
« Les systèmes de mammographie numérique à numérisation directe permettent aussi d’aller plus loin et de pratiquer la tomosynthèse », ajoute Brigitte Séradour. Cette avancée technique majeure, consiste à faire des coupes en 3D du sein, tous les un ou deux millimètres. « En reconstruisant ces coupes, on pourra connaître la profondeur d’une lésion dans le sein, ce qui était impossible avec un système en deux D », pointe Brigitte Séradour. Intérêt majeur : détecter de toutes petites lésions difficilement visibles dans des seins assez opaques, fibreux. Deuxième avantage, la diminution des faux positifs. Seul inconvénient : cette technique irradie la femme deux fois. Une première pendant la tomographie traditionnelle et une autre durant la tomosynthèse. Pour pallier cet inconvénient, les constructeurs ont imaginé un système qui se sert uniquement de la tomosynthèse (3D), pour la reconstruire en 2D, donnant des vues synthétiques qui remplaceraient la mammographie standard.
Une première étude norvégienne montre l’efficacité de cette technique dans la détection des cancers et l’irradiation divisée par deux par rapport à la tomosynthèse actuelle. Ces derniers appareils de tomosynthèse sont déjà vendus en France à des fins de diagnostic. Ils ne sont pas autorisés pour le dépistage. Cet examen fait actuellement l’objet de discussions avec les pouvoirs publics pour savoir quelle sera sa place dans le cadre du dépistage organisé. Dès l’année prochaine, va être mis en place un protocole international de qualité des appareils de tomosynthèse écrit par des radiophysiciens spécialisés (dont des Français). Une fois ce protocole lancé, la tomosynthèse pourra prendre sa place dans le dépistage si elle répond aux normes de qualité imposées.
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