Une équipe de pédiatres et gynécologues-obstétriciens de l'AP-HP/Université Paris-Saclay a publié dans Nature Communications, une méta-analyse portant sur 176 cas de nourrissons de moins d'un mois, infectés le Sars-CoV-2. Ce travail révèle que 70 % de cas sont liés à une exposition environnementale (transmission horizontale par voie aérienne de gouttelettes infectées dans les premiers jours de vie), contre probablement 30 % de transmission verticale (de la mère à l'enfant intra-utérine ou pendant l'accouchement). « Environ 9 % des 176 cas ont été confirmés comme des cas de transmission verticale avec une infection avant ou pendant l’accouchement », précise le communiqué de l'AP-HP.
L'article indique que la transmission transplacentaire du Sars-Cov-2 constitue un des points important à relever. Cette transmission est possible, précisent les auteurs et ceci est d'ailleurs confirmé par des travaux de laboratoire ayant montré la présence de récepteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine* à la surface du tissu placentaire, avec un pic de leur présence en fin de gestation.
La transmission verticale extrêmement faible selon le HCSP
Ces résultats sont à rapprocher du récent rapport (mis en ligne le 22/10) du Haut Conseil de la Santé publique qui est revenu sur ce sujet dans un avis relatif à « l'activité professionnelle des femmes enceintes en période d'épidémie ». Ce document était de son côté plus rassurant sur le risque de transmission verticale de la mère à l'enfant le qualifiant d'« extrêmement faible ».
Symptomatologie proche de celles des adultes
Le travail publié dans Nature communications indique qu'environ la moitié des nouveau-nés infectés analysés n'ont pas développé de symptomatologie. Pour l'autre moitié des enfants, la symptomatologie était très proche de ceux observés chez les adultes : 52 % des symptômes respiratoires, 44 % de fièvre, 36 % des symptômes gastro-intestinaux et 18 % neurologiques.
Au total, ces données permettent de comprendre que l’infection néonatale à Sars-CoV2 existe, « que la transmission verticale est possible et que (chez le nouveau-né, NDLR) les manifestations cliniques sont légères et similaires à celles des adultes. Ces données vont être utiles pour le développement de recommandations adaptées pour le dépistage et la prise en charge des nouveau-nés avec infection à Sars-CoV2 », selon les auteurs de cette étude.
*Les récepteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine sont une porte d'entrée au virus pour une contamination cellulaire.
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