L’étude Stoic (Scanner ThOracIque pour le dIagnostic de la pneumonie liée au Coronavirus 19) confirme que le scanner thoracique est un bon outil diagnostique mais aussi pronostique pour le Covid-19. Les résultats de ce travail publié dans Radiology montrent « une bonne performance diagnostique du scanner en utilisant des critères prédéfinis et la nécessité de répéter la PCR si elle est initialement négative chez un patient ayant un scanner positif », indiquent les auteurs qui ajoutent « que l’étendue initiale de la pneumonie est le plus fort prédicteur d’évolution défavorable ».
Une étude sur plus de 10 000 patients
Cette étude, initiée par l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris a impliqué 20 hôpitaux universitaires (Paris, Strasbourg, Lyon, Rennes et Montpellier), et a inclus plus de 10 000 patients suspectés de Covid-19 lors de la première vague de pandémie en France, entre le 1er mars et 30 avril 2020. Tous ces patients avaient été testés (RT-PCR) et avaient un scanner. Les performances diagnostiques et le rôle pronostique du scanner thoracique ont pu être établis grâce à un suivi d’un mois de ces patients.
Plus précisément, chez les 10 735 patients suspectés d’avoir une pneumonie à Covid, le scanner thoracique s’est révélé être un outil diagnostic de précision dans 80 % des cas, jusqu’à 86 % des cas après 5 jours de symptômes (considérant le test RT-PRC comme l’examen de référence standard). Le scanner a aussi montré d’excellentes performances en termes de pronostic, capable d’identifier la survenue de complications sévères (intubation, décès) dans le mois.
La bonne performance du scanner thoracique n’était pas liée à l’expérience des professionnels interprétant les images (pas lecteur-dépendant). Par exemple un résultat plus détaillé de cette étude a montré que sur les 6 448 sujets avec un test RT-PCR positif, 5 174 avaient été diagnostiqués comme souffrant de Covid-19 d’après le scanner, résultant d’une sensibilité globale de 80,2 %, et plus précisément de 80,6 % quand la lecture était interprétée par un senior et de 79,6 % quand la lecture était interprétée par un junior.
Les auteurs de ce travail précisent également dans un communiqué de l'AP-HP, que « la base de données constituée, unique par sa taille et la richesse des annotations, permettra le développement d’algorithmes d’intelligence artificielle pour mieux lutter contre la pandémie ».
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