Hépatites C : Un rapport d’experts préconise l’accès universel aux antiviraux directs

Publié le 19/10/2016
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Crédit photo : SCIENCE SOURCE/PHANIE

Un rapport de l’ANRS, sur la prise en charge et le suivi des personnes infectées par le virus de l’hépatite C vient d’être remis à Marisol Touraine. Il va dans le sens des orientations voulues par la ministre, qui, au printemps 2016, avait annoncé « l’accès universel aux traitements de l’hépatite C », et outrepasse donc largement les préconisations de la HAS. Celle-ci, le 6 juin, avait élargi la population cible aux patients atteints d’une fibrose F2 ou aux greffés, en hémodialyse, avec des manifestations extra-hépatiques du VHC, une infection de génotype 3 ou des facteurs de risques de progression rapide du VHC.

Parmi les 150 000 à 160 000 personnes infectées par le VHC et non encore traitées efficacement, le rapport distingue d’une part, les 75 000 à 85 000 personnes déjà connues des services de santé pour lesquels la proposition d’un traitement par les antiviraux à action directe pourra se faire dans les prochains mois ou années. D’autre part, les 75 000 personnes infectées mais ignorant leur statut sérologique dont l’identification et le traitement demanderont plusieurs années.

Pour le premier groupe, le rapport prône une structuration plus forte du parcours de soins. Il doit se caractériser par la place centrale que doit prendre le médecin traitant tout au long du parcours du patient. Ainsi que par la contribution spécifique du médecin spécialiste dans l’initiation du traitement, dans un délai bref (moins de 15 jours) et l’ouverture du suivi du traitement à d’autres professionnels de santé (médecin généraliste ou infirmière formée).

L’élargissement de la dispensation des antiviraux à action directe aux officines de ville est un autre axe de ce nouveau rapport, qui insiste aussi sur l’importance d’un suivi post-thérapeutique pluridisciplinaire, portant sur les autres risques de maladies du foie (consommation excessive d’alcool et syndrome métabolique), sur le risque résiduel de carcinome hépatocellulaire et sur la prévention des réinfections.

Pour le second groupe, le rapport préconise une offre de dépistage ponctuel universel de la population adulte une fois dans la vie, en sus du dépistage actuel orienté vers les personnes ayant des marqueurs ou des facteurs de risque. Il s’ajoute à cette recommandation une préconisation de campagnes d’information des médecins généralistes et de la population générale sur l’infection à VHC, ses modalités de transmission, ainsi que sur l’avantage d’un dépistage utilisant les TROD et la disponibilité actuelle de traitements efficaces et sûrs.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr