Le gouvernement de Donald Trump a annoncé qu'il mettait fin à toute recherche médicale sur les tissus prélevés sur des fœtus avortés dans les centres fédéraux, les Instituts nationaux de santé (NIH).
« Promouvoir la dignité de la vie humaine de la conception jusqu'à la mort naturelle est l'une des premières priorités de l'administration du président Trump », a indiqué le ministère de la Santé américain.
Décision infondée scientifiquement
L'administration a aussi indiqué qu'elle ne renouvellerait pas le contrat de financement public, d'un montant de deux millions de dollars par an, avec l'université de Californie à San Francisco (UCSF) pour des travaux de recherche sur les tissus fœtaux. Ceux-ci sont utilisés pour développer de nouveaux traitements contre le VIH/SIDA : les chercheurs implantent chez des souris des cellules fœtales humaines pour créer un système immunitaire proche de celui de l'homme et tester des anticorps potentiels contre le virus. Ces tissus sont aussi utilisés pour la recherche contre la maladie d'Alzheimer, les blessures de la moelle épinière et des maladies ophtalmiques. Par le passé, ils ont servi à l'élaboration des vaccins contre la poliomyélite, la rubéole et la rage.
« Les actions d'aujourd'hui mettent fin à un partenariat de 30 ans avec les NIH pour utiliser des modèles conçus spécialement et qui ne peuvent être développés que par le recours à des tissus fœtaux pour trouver un moyen de guérir le VIH », a réagi le chancelier de l'Université de Californie, dénonçant une décision « abrupte, motivée politiquement, court-termiste et non fondée sur des faits scientifiques ».
Si les opposants au droit à l'avortement ont salué ces mesures, dans la droite ligne de la politique anti-IVG de Trump, qui tente ainsi de mobiliser sa base électorale dans la perspective des élections de 2020, la communauté scientifique déplore unanimement les obstacles imposés à la recherche. Et les organisations de défense des droits civiques et des droits des femmes, de dénoncer des reculs dramatiques.
Avec AFP
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