Au vu des meilleures performances de ROSP des maîtres de stage universitaire de médecine générale (MSU) sur les critères de suivi de diabète, de vaccination anti-grippale ou de mammographies de dépistage, une équipe française de médecine générale a publié une étude dans PLoS ONE démontrant qu’à patientèles identiques, les MSU prescrivent moins d’antibiotiques que leurs confrères non enseignants.
Pour parvenir à cette conclusion, le Dr Louise Devillers et ses collaborateurs ont mené une étude de type transversale observationnelle à partir des données de l’Assurance maladie. Entre juin 2014 et juillet 2015, les schémas de prescriptions de 860 médecins généralistes des Yvelines ont été analysés. Parmi ces praticiens, 102 (12%) étaient généralistes enseignants.
Sur la période observée, 3 449 248 consultations concernant 2 299 308 patients ont été comptabilisées. Ainsi 363 580 patients se sont vus prescrire un antibiotique au moins une fois dans l’année.
Les médecins observés quant à eux avaient en moyenne 55 ans, et ils recevaient davantage d’adultes que d’enfants. Seules 21% consultations concernaient des malades de moins de 16 ans.
Le taux moyen de prescriptions était de 27,53%. Ajusté au critère « enseignant », le taux était de 21,86% chez les MSU versus 28,29% chez les omnipraticiens à mode d’exercice classique. Soit 6,62% de moins.
Pour le médecin, être âgé de 55 ans et plus augmente le taux de prescriptions d’antibiotiques de 3,67 points. De manière prévisible, le fait d’avoir une grosse activité de consultations rend l’antibiothérapie plus facile (+3,52 points) tandis que les généralistes comptabilisant moins de 3000 consultations annuelles ont un score réduit de 3,81%. Côté patients, les plus jeunes (moins de 16 ans) et ceux en ALD reçoivent davantage d’antibiotiques.
Au final, sur 100 patients suivis sur un an, un MSU va instaurer une antibiothérapie chez 6 patients de moins qu’un autre de ses confrères. Sachant qu’un médecin consulte en moyenne 1500 patients par an, ce sont en extrapolant 90 patients qui ne seront pas traités par antibiotiques dans l’année.
Les auteurs de l’étude concluent fort à propos que les MSU seraient vertueux à double titre : ils participent à réduire l’antibiorésistance et ils influencent favorablement les générations futures de médecins généralistes. A méditer …
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