« Nous vivons un moment critique de l’Histoire car il est le fruit de la convergence de plusieurs phénomènes systémiques tendant à bouleverser profondément nos modes de vie. Nous n’avons pas encore émergé de la crise financière et spéculative mondiale. Le problème des finances publiques, la dette, le chômage, nous obligent à rendre plus efficaces les investissements publics et sociaux », tel est le constat alarmant mais réaliste du député Gérard Bapt.
Pourquoi il y a urgence
Le vieillissement de la population et l’explosion des pathologies chroniques, avec leurs complications, oblige notre système à passer de l’accès aux soins de citoyens plutôt jeunes à la garantie de la santé des seniors. Ajoutons à cela une démographie médicale dégradée, une coordination ville hôpital largement optimisable, une coopération médico-paramédicale toujours segmentée sont autant de conditions qui n’augurent rien de bon pour la qualité de la prise en charge et l’efficacité des investissements sociaux.
Plus inquiétant, alors que l’espérance de vie tend à « asymptomiser » une limite, l’espérance de vie en bonne santé se dégrade régulièrement depuis cinq ans en France. Vive la sédentarité et la malbouffe industrielle piquée au sel et au sucre.
Une réorganisation en profondeur s’impose à la logique mais il y a loin de la coupe aux lèvres ; en matière de management, décider est une chose, exécuter une toute autre paire de manches. Le numérique, encadré par l’éthique et le contrôle, est sans doute un des outils utiles.
La santé bénéficie ou subit, c’est selon, l’influence de la dématérialisation, pas toujours (pas souvent), dans le respect de la vie privée et de la sécurité, mais toujours pour de bonnes raisons commerciales.
Le Pr. Jean-Yves Fagon, délégué ministériel à l’innovation en santé, a raison d’affirmer que si l’innovation peut être facteur de progrès, il faut rester circonspect sur l’utilité réelle pour la santé publique de tel ou tel gadget et séparer le bon grain de l’ivraie.
Selon le député Gérard Bapt, La France, si souvent prompte à se diviser, se réunit pourtant autour de la solidarité sanitaire et sociale, autour d’un modèle qu’il faut adapter de façon durable et soutenable, dans un contexte de contraintes budgétaires, en profitant des opportunités organisationnelles et techniques qui s’offrent aujourd’hui. Pour ce faire, il faut partir des besoins et des usages. Ne pas reproduire un certain nombre d’erreurs que chacun a à l’esprit comme le DMP ! Priorité à l’usage et aux pathologies chroniques. Un effort historique doit être porté sur la prévention et la détection précoce. Une information neutre et qualifiée du patient constitue un axe structurant pour passer du soin à la santé, avec l’implication des patients dans la gestion de leur propre santé. Les Livings Labs, c’est-à-dire la coconception de solutions, se multiplient et leurs actions doivent être encouragées. J’ai acquis une conviction, la France dispose d’un modèle solidaire enviable, mais qui demeure perfectible en termes d’égalité d’accès et d’efficience. Dans le même temps elle foisonne d’initiatives numériques intelligentes. Ces solutions pour beaucoup sont peu onéreuses si on les compare à leurs cousines américaines. Il faut les mettre au service de la santé publique, de la qualité des soins et de l’efficience en encouragent les plus vertueuses.
Ainsi nous pourrons, à la fois rendre un grand service à la santé et à notre système de prise en charge solidaire, mais également construire une filière industrielle performante et ouverte à l’international.
C’est tout le sens de ce colloque et des Prix Blaise-Pascal qui récompensent les collaborations réussies améliorant à la fois la qualité, la performance, la réalisation d’économies de ressources et une vision affirmée de l’éthique en santé.
Les gagnants de l’édition 2017 des Prix Blaise-Pascal remis, au nom de Marisol Touraine, ministre des Affaires Sociales et de la Santé, par :
Député Gérard Bapt (Président du groupe d’études parlementaires numérique et santé de l’Assemblée nationale) Pr. Benoît Vallet (directeur général de la santé), Pierre Ricordeau (secrétaire général et haut fonctionnaire de défense et de sécurité des ministères chargés des Affaires sociales) Pr Jean-Yves Fagon (Délégué ministériel à l’innovation en santé) (Président du groupe d’études parlementaires numérique et santé de l’Assemblée nationale)
Sont :
Catégorie Conduite du changement numérique
Advens – UniHA/CAIH Pour la mise à disposition d’un outil de logimétrie et de mesure des usages réels dans le cadre des GHT.
Modèles innovants d'organisation de Santé
Maison de la médecine générale du Roannais
Pour la réalisation d’un écosystème professionnels incluant les associations de patients et les acteurs de santé locaux.
Protection des données personnelles de santé IDS–Fédération française des diabétiques
Pour la mise aux normes les plus élevées de la traçabilité d’accès aux données des patients diabétiques.
Intelligence des données médico-économiques PSIH-CH Calais
Pour la mise à disposition d’outils communautaires de mesures médico-économiques.
Coopération numérique
CD 74 - Evolution Consulting
Pour la réalisation d’une plateforme coopérative (Samu, pompiers, acteurs de santé, Samu social) d’appels avec géolocalisation de dernière génération.
Services numériques aux personnes en situation de handicap
Œuvres Villages Enfants - Surdi Info
Pour la mise en place d’un site d’information et de services adaptés pour les malentendant.
Services mobiles sécurisés en réseau
Aruba - CHU Toulouse
Pour la mise en place d’un réseau hautement sécurisé en mobilité (WIFI) dans tout le CHU de Toulouse, évolutif et adapté à des futurs services.
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